Né le 21 mars 1860 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Employé, publiciste, homme de lettres. Membre du groupe phalanstérien de Marseille au début des années 1880.
Achille Rebuffat, fils d’un « commis », rejoint à la fin des années 1870 le groupe phalanstérien de Marseille, qui, autour de Jean-Baptiste Guizou, reste très actif et compte plusieurs jeunes gens. Il en est le secrétaire en 1880-1881 et correspond alors avec le Centre sociétaire parisien [1]. Sans doute fait-il partie de la « quinzaine de jeunes gens » de Marseille qui, en 1880, invitent – vainement – Victor Considerant à reprendre la propagande et à se mettre à la tête de l’École sociétaire [2].
En avril 1882, Rebuffat, « notre sympathique poète et condisciple », est présent au banquet organisé pour célébrer l’anniversaire de la naissance de Fourier. Deux de ses poèmes sont lus lors du banquet d’avril 1885 ; l’un, Miserere !, est adressé « à [ses] chers condisciples du groupe phalanstérien marseillais » ; il décrit d’abord les souffrances du peuple ; puis
Nous sommes avec toi, Fourier, déchireur d’ombres,
Qui voulus étoiler un peu notre ciel sombre ;
Nous avons écouté ta voix !
Nous sommes avec toi, penseur de saintes choses
Qui veux en toutes mains mettre de belles roses,
De belles fleurs en tous les doigts !
[…]
Ah ! nous avons prêché tes dogmes prophétiques.
Et pour faire tomber les murailles antiques,
Fourier nous les prêchons encore !
C’est dans ton firmament que notre essor nous mène,
Et nous en ouvrirons à notre race humaine.
À deux battants, les portes d’or ! [3].
Achille Rebuffat publie dès cette époque ses premiers ouvrages sous le nom de Jean Tribaldy, dont un récit en vers, Histoire de cabaret, et une pièce de théâtre en vers, Le Crime de Claude. Il fait partie de groupes littéraires et artistiques marseillais appelés La Sève et les Jeunes [4]. Il contribue à la fondation de la Revue moderniste.
Il quitte ensuite Marseille et cesse toute relation avec le mouvement fouriériste. En 1900, il se marie à Paris avec Augustine Junique. D’après l’acte de mariage, il est « employé ». Mais il se présente aussi comme « homme de lettres et publiciste », en particulier quand il est fait chevalier de la Légion d’honneur, en 1920. Son dossier signale qu’il collabore depuis 23 ans à La Dépêche de Toulouse, dont il est rédacteur en chef ; « il a été autrefois rédacteur en chef du Petit Dauphinois et secrétaire de la rédaction de La Dépêche de Brest » ; il est aussi rédacteur à La France de l’Ouest et au Progrès de la Somme.
[1] Archives nationales, fonds Fourier et Considerant, 10 AS 41 (681 Mi 72, vues 128-131), lettres du 10 octobre 1880 et du 27 août 1881.
[2] Archives nationales, fonds Fourier et Considerant, 10 AS 40 (681 mi 68, vues 58-59), lettre de Marcel, « pour le groupe phalanstérien de Marseille », 14 mars 1880.
[3] École sociétaire – Banquet du 113e anniversaire natal de Charles Fourier, fondateur de la sociologie phalanstérienne, sous la présidence d’honneur de Victor Considerant, ancien représentant et publiciste – Groupe phalanstérien de Marseille – 7 avril 1885, Marseille, Imp. Moderne, 1885, p. 33-37.
[4] Étienne Bellot, Nos écrivains marseillais (Biographies locales), Marseille, Barthelet et Cie, 1896, p. 13-14 et p. 16
Œuvres :
Carillons et tocsins, Marseille, Impr. du Midi, 1882, 16 p.
Histoire de cabaret. Récit en vers, Marseille, Impr. de Blanc et Bernard, 1882, 15 p.
Le Crime de Claude, drame en un acte en vers, Marseille, Impr. Sauvion, 1886.
Collaboration à des revues littéraires et à des journaux d’information générale (dont Le Progrès de la Somme, La Dépêche de Toulouse, etc.
Ces ouvrages et les articles sont signés Jean Tribaldy.
Sources :
Archives nationales, fonds Fourier et Considerant, 10 AS 40 (681 Mi 68, vues 58-59), lettre de Théophile Marcel, « pour le groupe phalanstérien de Marseille », 14 mars 1880.
Archives nationales, fonds Fourier et Considerant, 10 AS 41 (681 Mi 72, vues 128-131), lettres du 10 octobre 1880 et du 27 août 1881.
École normale supérieure, fonds Considerant, carton 4, dossier 2, chemise 1, anniversaire de Fourier, 1882.
Archives départementales des Bouches-du-Rhône, état civil de Marseille, acte de naissance du 22 mars 1860 (en ligne sur le site des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, vue 44/66).
Archives de Paris, V4E 10448, état civil du 18e arrondissement, acte de mariage, 18 juillet 1900 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 8/31).
École sociétaire – Banquet du 113e anniversaire natal de Charles Fourier, fondateur de la sociologie phalanstérienne, sous la présidence d’honneur de Victor Considerant, ancien représentant et publiciste – Groupe phalanstérien de Marseille – 7 avril 1885, Marseille, Imp. Moderne, 1885, 37 p.
Étienne Bellot, Nos écrivains marseillais (Biographies locales), Marseille, Barthelet et Cie, 1896, 170 p. (en ligne sur Gallica).
Sitographie :
Base Leonore, Légion d’honneur, dossier 19800035/0269/35960.
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