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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Siant, Jean-Baptiste
Article mis en ligne le 28 juillet 2017
dernière modification le 24 juillet 2017

par Desmars, Bernard

Né le 8 décembre 1810 à Valence (Drôme), décédé à Caluire (Rhône). Dégraisseur et teinturier à Saint-Étienne (Loire) des années 1830 aux années 1850. Puis rentier à Saint-Rambert (Loire) à partir des années 1860, et à Caluire (Rhône) au début des années 1890. Membre du groupe phalanstérien de Saint-Étienne dans les années 1850, actionnaire de l’Union agricole d’Afrique et de la Société de Beauregard.

Le père de Jean-Baptiste Siant est amidonnier à Valence (Drôme), puis dégraisseur à Saint-Étienne (Loire). Jean-Baptiste est également dégraisseur lors de son mariage en 1832 avec Elisabeth Siome, fille d’un menuisier de Montbrison (Loire) installée à Saint-Étienne où elle exerce la profession de liseuse [1]. Il est inscrit en 1850 sur une liste des actionnaires de l’Union agricole d’Afrique, une exploitation agricole fondée près d’Oran par des fouriéristes lyonnais [2]. Au milieu des années 1850, Siant fait partie des actionnaires qui acceptent d’avancer de l’argent à l’Union afin de surmonter des difficultés financières [3].

Lors du recensement de 1856, le couple est encore domicilié à Saint-Étienne, où Jean-Baptiste est désormais teinturier. Il a trois fils dont l’aîné, Antoine, est dégraisseur. Comme d’autres membres du groupe phalanstérien stéphanois, il prend des actions dans la Société industrielle et agricole de Beauregard située à Vienne (Isère) et dirigée par son condisciple Henri Couturier. Il possède deux actions, acquises en 1854, tandis que son épouse en prend une en 1859 [4].

En 1866, la création d’une société de capitalisation à Saint-Étienne est encouragée par François Barrier qui en a fondé une à Lyon et qui s’efforce dans les années 1860 de réorganiser le mouvement fouriériste. Une telle société a pour but de rassembler un capital, grâce aux cotisations de ses membres qui reçoivent des intérêts, et ensuite de participer au financement d’essais sociétaires. Barrier, dans une lettre à Couturier, dit en avoir parlé avec Pierre Laforest, Frédéric Dorian et Jean-Baptiste Siant qui lui promet d’y travailler ; sans doute ce projet n’avance-t-il guère car Barrier écrit à Siant pour « l’exciter à réaliser cette idée » [5]. Cette société de capitalisation stéphanoise ne voit finalement pas le jour, d’autant qu’à la même époque, Pierre Laforest et d’autres fouriéristes de la région sont impliqués dans la création d’un Crédit au travail à Saint-Étienne, afin de contribuer au développement des coopératives.

Dans les années suivantes, le couple Siant s’installe à Saint-Rambert-sur-Loire où Jean-Baptiste est recensé comme propriétaire en 1872. Il est abonné au Bulletin du mouvement social [6]. En 1875, lors de son réabonnement, il ajoute le message suivant :

Partisan de la paix, je désirerais devenir sociétaire des Amis de la Paix, si cela ne vous dérangerait [sic] pas trop de me faire agréer comme tel, je vous serais bien obligé [7].

Encore recensés à Saint-Raimbert en 1891, Jean-Baptiste Siant et son épouse s’établissent ensuite à Caluire (Rhône) où demeure l’un de leurs fils, entrepreneur (un autre est négociant à Paris). Jean-Baptiste Siant décède en 1893 et sa femme l’année suivante.