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Maas, Stéphanie (ou Fanny), épouse Duval
Article mis en ligne le 16 juin 2017
dernière modification le 26 juin 2022

par Desmars, Bernard

Née vers 1814, à Monheim (alors dans le Grand-duché de Bade, aujourd’hui en Allemagne), décédée le 4 décembre 1878 à Paris (Seine). Compositrice et professeur de piano. Collaboratrice de la Revue de l’éducation nouvelle ; membre de la rédaction de L’Économiste français (1861-1870) dirigé par son mari Jules Duval.

Le milieu social dans lequel est née Fanny ou Stéphanie [1] Maas nous est inconnu, de même que la date de son arrivée en France. Elle enseigne le piano à Paris. Tout comme son amie Hortense Wild, également pianiste, elle compose et arrange des musiques pour des chansons enfantines publiées dans la Revue de l’éducation nouvelle, dirigée par le fouriériste Jules Delbrück. Elle épouse en 1853 Jules Duval, ancien rédacteur de La Démocratie pacifique et ancien directeur adjoint de l’Union agricole d’Afrique. Le mariage est civil [2]. L’un de ses témoins est Eugène Stourm, ancien rédacteur de plusieurs journaux socialistes – dont Le Nouveau Monde et La Démocratie pacifique – devenu commis à l’économat du lycée de Versailles. Elle continue à donner des leçons particulières de piano à son domicile. Le couple mène une existence assez modeste, sortant peu et recevant quelques amis, notamment César Daly, Jules Delbruck, Désiré Laverdant et Hortense Wild. Stéphanie Maas a une santé délicate, malgré des séjours à la montagne (en Suisse) et à la campagne pour prendre du repos. En 1859, alors que son mari se rend à une session du conseil général du département d’Oran, elle séjourne en Alsace, chez Jean Macé [3].

Fin 1861, son mari entreprend la publication de L’Économiste français  ; Stéphanie Maas est mentionnée comme secrétaire de rédaction ; elle signe assez régulièrement au milieu des années 1860 le premier article, intitulé "La situation politique et économique", qui fait une brève synthèse de l’actualité nationale et internationale ; et sans doute contribue-t-elle à la rédaction des entrefilets et des articles sans signature. On ne sait toutefois quelle est la véritable ampleur de son travail, la correspondance de Jules Duval indiquant qu’elle souffre de violentes névralgies et qu’elle reste alitée pendant de longs moments, malgré un déménagement en 1864 dans un appartement plus calme, à Neuilly [4].

Après la déclaration de guerre de la France à la Prusse (19 juillet 1870), le couple Duval quitte Paris et s’installe à Condé-sur-Vesgre ; puis, les troupes allemandes s’approchant, il part pour l’Aveyron, le département d’origine de Jules Duval. Mais à Joué-lès-Tours, leur train entre en collision avec un convoi militaire. Jules y perd la vie ; Stéphanie est elle-même blessée. Elle reste deux mois à l’hôpital de Tours ; puis elle rejoint l’Aveyron où elle séjourne chez des amis. En mars 1871, elle retrouve son logement de Neuilly, que fréquente régulièrement Hortense Wild. Les deux femmes quittent la ville pendant la Commune, avant d’y revenir en juin.

Dans ses dernières années, malgré son état de santé toujours précaire et des moyens financiers modestes – qui se réduisent aux revenus des placements que son mari avait effectués ainsi qu’à une pension versée par la Compagnie d’Orléans, responsable de la ligne où a eu lieu l’accident en septembre 1870 – , Stéphanie Maas s’emploie à obtenir des hommages en faveur de son mari de la part des sociétés savantes auxquelles il a appartenu et des journaux auxquels il a collaboré ; elle fait aussi reparaître l’un de ses ouvrages (Notre Planète) et regroupe certains de ses articles dans un volume intitulé L’Algérie et les colonies françaises dont elle assure la promotion auprès de la presse [5].

Elle hérite des actions que son mari possédait dans la société propriétaire des terres et des bâtiments de Condé-sur-Vesgre, mais elle les revend très vite. Elle lègue à son ami Hortense Wild une partie de ses biens et une rente de 5 000 francs [6].