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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Barrabé (Barabé), Michel Joseph
Article mis en ligne le 31 mars 2017
dernière modification le 20 mars 2017

par Desmars, Bernard

Né le 16 avril 1821, à Gorron (Mayenne), décédé le 9 janvier 1893 à Paris (Seine) dans le 16e arrondissement. Officier du génie. Présenté comme membre du groupe phalanstérien de Saint-Louis (Sénégal) en 1846.

Michel Joseph Barrabé est issu d’un milieu modeste. Ses parents aubergistes s’imposent « d’énormes sacrifices » pour lui permettre d’accéder à l’École polytechnique (1840) et de devenir officier après un passage à l’École d’application de Metz [1] ; il a notamment pour condisciples Victor Marchand et Théodore Parmentier, qui ont déjà adhéré à la cause fouriériste. Ses « appointements de lieutenant ne [lui] suffisa[nt] pas pour soutenir [sa famille] et pour faire face aux dépenses nécessitées par [sa propre] position », il demande, afin d’augmenter sa rémunération, une affectation au Sénégal. « Je demande cette colonie seule parce que d’après les renseignements que j’ai pris, c’est la seule où il me serait possible de faire les économies capables de donner l’aisance à ma famille ». Sa demande est appuyée par ses supérieurs qui le présentent comme un « officier consciencieux et laborieux » [2].

Il est donc mis à la disposition du ministère de la Marine « pour être employé au Sénégal et être chargé des constructions militaires à Gorée et dans les nouveaux comptoirs de la Guinée » [3] ; il quitte le port de Brest le 9 avril 1846 et arrive à Saint-Louis début mai. Prosper Bancal, le correspondant de l’École sociétaire à Saint-Louis et l’animateur du groupe phalanstérien local, se félicite de sa venue : « M. Barrabé, lieutenant du génie est venu renforcer ma phalange. Nous n’avons pu encore causer ensemble, j’espère qu’aussitôt débarrassé de son directeur [celui dont il assure le remplacement], il donnera quelques instants à la noble science » [4]. Bancal n’indique pas s’il a effectivement rencontré l’officier, dont il ne parle plus dans ses lettres suivantes.

Barrabé est chargé des travaux militaires à Saint-Louis et à Gorée, ainsi que dans des postes du Gabon, du grand Bassam (en Côte-d’Ivoire) et d’autres lieux de la région. En juillet 1847, il part pour les postes de Bakel et de Senoudebou, « situés à 200 lieues de Saint-Louis, et qui ne sont commandés que par des habitants du pays et des soldats noirs à cause de leur grande insalubrité » ; il va « y diriger des travaux pressants. […] Ces deux postes sont les plus malsains de tout l’intérieur de l’Afrique, la chaleur y est affreuse et le climat épouvantable » ; il est ramené « mourant de Bakel » fin septembre [5].

Son état de santé provoque son retour en métropole à l’automne 1847. Il bénéficie d’un congé de convalescence de cinq mois. Il est promu capitaine en 1848. Il se marie à Grenoble en 1849 avec la fille d’un colonel de gendarmerie. Il poursuit sa carrière militaire jusqu’au grade de général de brigade, atteint en 1878, et jusqu’à sa retraite, obtenue en 1883. Il est fait chevalier (1854), puis officier (1867) et enfin commandeur (1882) de la Légion d’honneur. Dans son dossier militaire, les rapports de ses supérieurs ne font aucune mention de ses engagements politiques et sociaux. Son nom n’apparaît pas non plus dans la documentation fouriériste, sinon dans la lettre de Bancal signalée plus haut.