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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Priqueler, (Barthélémy) Irénée
Article mis en ligne le 1er mars 2017

par Desmars, Bernard

Né le 6 avril 1821 à Malbouhans (Haute-Saône), décédé le 15 janvier 1904 à Plancher-Bas (Haute-Saône). Mécanicien, puis chef de traction à la Compagnie des chemins de fer de l’Est. Actionnaire et administrateur de la société de la Librairie des sciences sociales ; adhérent du Cercle parisien des familles ; membre de groupes d’étude concernant la coopération et d’une commission préparant la réalisation d’un essai agricole ; abonné du Bulletin du mouvement social, de La Rénovation et du Devoir ; souscripteur des monuments Fourier et Considerant.

Le père d’Irénée Priqueler est d’abord journalier à Malbouhans (Haute-Saône), puis « ouvrier en clefs de montres » à Plancher-les-Mines (Haute-Saône) [1]. En 1851, Irénée est mécanicien à Épernay (Marne), où il se marie avec Hortense Eugénie Duval, la fille d’un meunier. Il effectue ensuite toute sa vie professionnelle au sein de la Compagnie des chemins de fer de l’Est, où, dans les années 1860, il est « chef de traction ». Il habite alors à Paris où son épouse décède en 1865. Il obtient la Légion d’honneur par décret impérial du 8 août 1867, sur proposition du ministre de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie [2].

Dans les années 1860, le mouvement fouriériste est reconstitué autour de François Barrier. Priqueler fait partie des actionnaires de la société en commandite créée en 1866 pour relancer l’activité de propagande phalanstérienne et pour exploiter la Librairie des sciences sociales dirigée par Jean-Baptiste Noirot. Il apporte 1 000 francs au capital de l’entreprise et figure au sein du conseil de surveillance de la société. Celle-ci étant transformée en société anonyme en 1869, Priqueler maintient sa participation au capital et il est l’un des membres du conseil d’administration [3]. Il participe au banquet célébrant l’anniversaire de la naissance de Fourier, en avril 1866 [4]. L’année suivante, il visite le Familistère de Guise de Jean-Baptiste Godin [5]. En 1869-1870, plusieurs disciples, dont Valère Faneau, fondent un « Cercle parisien des familles », un lieu de distraction et de discussion rassemblant des membres de l’École, mais ouvert également aux non-fouriéristes. Irénée Priqueler y adhère [6]. Il assiste également aux séances du Comité d’études sur la coopération organisé autour de son condisciple Jules Duval, le directeur de L’Économiste français [7].

Après la guerre franco-prussienne, la société de la Librairie des sciences sociales est maintenue, malgré une activité réduite et une situation financière déficitaire. Priqueler continue à siéger à son conseil d’administration et à participer aux assemblées générales d’actionnaires de 1872 à 1877 [8]. Il est présent de 1873 à 1876 aux banquets organisés le 7 avril pour célébrer la naissance de Fourier [9]. Il s’abonne au Bulletin du mouvement social [10].

En 1873, plusieurs militants coopératifs, dont des fouriéristes, fondent une Société d’études et de propagande pour le développement des associations coopératives. Priqueler fait partie des premiers adhérents [11]. En 1878, il participe aux travaux d’une éphémère commission réunie autour d’Étienne Barat pour élaborer un « projet d’association agricole » [12].

Vers la fin des années 1870, Priqueler quitte Paris et s’installe en Haute-Saône, d’abord à Plancher-les-Mines – il figure pour la première fois sur la liste d’électeurs de cette commune en 1879 [13] – puis à Plancher-Bas. Bien que toujours membre du conseil d’administration de la Librairie des sciences sociales, il se fait désormais représenter aux assemblées générales d’actionnaires [14]. Les comptes de cette société étant régulièrement déficitaires, il est fait appel aux fouriéristes pour apporter leur soutien financier et assurer l’existence de la librairie. Priqueler envoie 50 francs par an de 1880 à 1883 [15]. La société est dissoute en 1884.

En 1886, quelques disciples – dont à nouveau Étienne Barat –, ne se résignant pas à la disparition de l’École sociétaire, fondent une Ligue du progrès social qui, en 1888, se dote d’un organe, La Rénovation. Irénée Priqueler fait partie de ses abonnés ; il ajoute parfois une « souscription pour la propagande » de quelques francs au montant de son abonnement. Le groupe de La Rénovation projette dans les années 1890 la réalisation d’une statue de Fourier à Paris ; Priqueler envoie à plusieurs reprises de l’argent, sa participation financière se montant au total à 40 francs [16]. Il est également abonné au Devoir, cette « admirable publication » fondée par Jean-Baptiste Godin et que continue à publier sa veuve [17]. En 1901, il apporte sa contribution au monument Considerant, érigé à Salins-les-Bains (Jura) [18].