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Ratte, (Pierre François Étienne) Victor
Article mis en ligne le 10 septembre 2016

par Desmars, Bernard

Né le 24 novembre 1843 à Philippeville (Algérie). Petit-neveu de Just Muiron. Directeur adjoint de l’Union agricole d’Afrique à Saint-Denis-du-Sig (Algérie) de 1871 à 1875.

Victor Ratte est le fils d’un employé de l’intendance militaire marié avec une nièce de Just Muiron [1]. Ses parents décèdent alors qu’il est encore très jeune. Aussi, indique Just Muiron,

c’est chez nous que, dès l’âge de 3 à 4 ans, notre petit-neveu a été élevé jusqu’au jour où il est allé à Oran se mettre à la disposition d’Henri Gautier le fondateur du Sig [2].

En réalité, quand vers 1861, il rejoint l’Union agricole d’Afrique, l’exploitation fondée en 1845-1846 à Saint-Denis-du-Sig (près d’Oran) par des fouriéristes lyonnais afin d’y mettre en pratique certains principes sociétaires, ce n’est plus Henri Gautier qui est à la tête de l’entreprise. Et, à la suite de graves difficultés financières dans les années 1850, la société n’a conservé qu’une petite partie de son domaine en faire-valoir direct et loue ses terres à des fermiers, arabes et européens. En tout cas, Ratte est qualifié de « commis à la ferme de l’Union » en 1865 quand il se marie avec Émilie Maljean, la fille d’un facteur et d’une couturière originaires de la Meurthe et installés à Saint-Denis-du-Sig. L’un des témoins de la cérémonie est Adrien Bleur, le directeur de l’Union.

Ratte quitte ensuite la ferme de l’Union pendant quelques années. Il entre au service de la compagnie de chemins de fer assurant la liaison entre Alger et Oran [3]. Il reste cependant domicilié dans la commune de Saint-Denis-du-Sig, où naissent ses enfants [4].

Vers 1870, le conseil d’administration de l’Union agricole d’Afrique envisage de renouer avec les objectifs initiaux, l’application partielle de la théorie de Fourier, ce qui passe notamment par le retour au faire-valoir direct et nécessite un personnel plus important [5]. Victor Ratte, resté attentif à ce qui se passe dans la ferme de l’Union, élabore un projet de réorganisation de l’exploitation agricole et demande à le mettre en pratique lui-même ; il l’envoie au conseil d’administration de l’Union agricole ; l’assemblée générale des actionnaires, réunie en septembre 1871, considère que les investissements proposés par Ratte exigent un capital dont la société ne dispose pas ; elle préfère des changements prudents et progressifs, plutôt que la rupture qu’il préconise. Il est cependant nommé sous-directeur pour seconder Bleur [6].

Muiron ne tarit pas d’éloges sur son petit-neveu. Dans une lettre à Victor Considerant, qui, ayant hérité des actions détenues par François Barrier dans l’Union agricole d’Afrique, s’est fait élire au conseil d’administration, il déclare qu’il est « du bois dont la première République fesait [sic] ses généraux de 25 ans » ; d’ailleurs, ajoute Muiron, Henri Gautier lui-même pourrait témoigner « de la capacité, du travail, de la conduite, de la solidité des succès de notre neveu Victor [qui] mérite pleine confiance » et attend d’être nommé directeur de l’Union la place de Bleur [7].

Cependant, les administrateurs ne semblent finalement guère apprécier l’activité de Victor Rasse ; en 1874 ou 1875, ils le rétrogradent en troisième position dans la hiérarchie du personnel de l’Union ; il a le titre de sous-directeur, tandis qu’un certain Battanchon est nommé directeur adjoint de Bleur [8]. En juin 1875, il quitte l’Union [9]. Insatisfait de l’indemnité qui lui est versée lors de son départ, il traîne la société devant les tribunaux, mais il est débouté de sa demande [10]. On n’a plus d’informations sur lui ensuite.


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