Né en 1793 à Gröden (empire d’Autriche ; aujourd’hui en Italie). Décédé le 7 mai 1876 à Paris (Seine), VIIe arrondissement. Sculpteur. Auteur en 1839 d’un médaillon représentant Charles Fourier.
Originaire du Tyrol du Sud autrichien, Dominique Mahlknecht est en France sous la Restauration. Il travaille d’abord à Nantes où il se marie en 1821 avec Marie Perrine Laurence Roblot, fille de marchands originaires de Rennes. L’un des témoins est Mathurin Crucy, architecte du théâtre Graslin dont Mahlknecht réalise entre 1821 et 1829 les muses placées en façade ainsi que des statues ornant l’entrée [1]. Enseignant à l’école de sculpture de la ville, il réalise plusieurs statues placées sur les cours de Nantes, en particulier une statue de Louis XVI. Il fait partie de la Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure [2].
Vers 1830, il s’installe à Paris où il expose régulièrement au Salon, avec souvent des sujets religieux. Il obtient une médaille de deuxième classe en 1831.
Sans doute a-t-il rencontré à Nantes, et notamment au sein de la Société académique, Pierre-Alexandre Guilbaud, aussi membre de cette société savante, et par ailleurs auteur d’un projet de phalanstère d’enfants. En tout cas, en 1839, quand Guilbaud, désormais installé à Paris, souhaite faire graver un médaillon représentant le visage de Fourier, il s’adresse à Mahlknecht. Selon Le Nouveau Monde
l’artiste a rendu, avec bonheur, les traits caractéristiques, la pensée, les souffrances et la dignité de l’auteur du Traité d’association [3].
Ce médaillon est le seul lien connu de Mahlknecht avec le fouriérisme. Rien ne suggère qu’il ait adhéré aux idéaux sociétaires.
Il est naturalisé en 1848. Il continue sa carrière sous le Second Empire, mais expose au salon pour la dernière fois en 1857. Son épouse décède en 1870. Lui-même, lors de son décès, est présenté, non comme artiste, mais comme propriétaire.
[1] Alain Delaval, Le Théâtre Graslin à Nantes, Nantes, éditions Joca Seria, 2004, p. 141.
[2] Il figure sur la liste des membres publiée dans le volume des Annales de la Société académique en 1830. Il est absent de la liste de 1832.
[3] Le Nouveau Monde, 15 juin et 1er juillet 1839.
Sources :
Archives municipales de Rennes, acte de naissance de Marie Perrine Laurence, 4 thermidor an II (en ligne sur le site des Archives municipales de Rennes, vue 157/219).
Archives municipales de Nantes, état civil des 5-6e cantons, acte de mariage, 3 septembre 1821 (en ligne sur le site des Archives municipales de Nantes, vue 53/75).
Archives de Paris, état civil du 7e arrondissement, acte de décès de Marie Perrine Laurence Roblot, 11 mai 1870 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 23/31).
Archives de Paris, état civil du 7e arrondissement, acte de décès de Dominique Malknecht, 8 mai 1876 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 7/12).
Annales de la Société académique de Nantes et de Loire-Inférieure, 1830 et 1832 (en ligne sur Gallica).
Le Nouveau Monde, 15 juin et 1er juillet 1839.
Bibliographie :
Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler, von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, 1929, tome 23 (notice : Mahlknecht).
Émile Bellier de la Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’école française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours : architectes peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, Paris, Renouard, 3 tomes (avec la liste des œuvres de Mahlknecht).
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, nouvelle édition entièrement refondue sous la direction de Jacques Busse, Paris, Gründ, 1999, tome 9 (notice « Mahlknecht Dominique »).
Alain Delaval, Le Théâtre Graslin à Nantes, Nantes, éditions Joca Seria, 2004, 179 p.
Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’école française, au XIXe siècle, Paris, É. Champion, 1914-1921, tome 3.
Émile Maillard, L’Art à Nantes au XIXe siècle, Paris, E. Monnier, 1888, 348 p.
Eugen Trapp, Dominik Mahlknecht, 1793-1876. Ein Grödner als französischer Staatskünstler. Monographie und kritischer Katalog der Werke, San Martin de Tor (Italie), Istitut ladin Micura de Rü, 1991, 222 p.
Sitographie :
Archives nationales, base Arcade, liste des œuvres de Mahlknecht (Malknecht, Malknecht) acquises, commandées ou gérées par l’Etat et les collectivités territoriales.
Ministère de la Culture, base Joconde, liste des œuvres de Mahlknecht (Molkne, Molchnecht, Molknecht, Molklnecht) conservées dans les musées de France.
Eugen Trapp, « Johann Dominik Mahlknecht, 1793, ein ladinischer Bildhauer in Frankreich », article en ligne sur le site de l’Istitut ladin Micura de Rü.
Notice « Dominique Molknecht », sur Wikipedia.
Iconographie :
Portrait (peinture) de Mahlknecht, réalisé en 1859 par son neveu Anton Mahlknecht (Musée régional tyrolien Ferdinandeum, à Innsbruck), reproduit dans Eugen Trapp, « Johann Dominik Mahlknecht, 1793, ein ladinischer Bildhauer in Frankreich » (article en ligne sur le site de l’Istitut ladin Micura de Rü), p. 7.
Portrait (sculpture) de Mahlknecht sur la façade du musée régional tyrolien Ferdinandeum (Innsbruck), par Anton Spagnoli (vers 1884) (reproduit sur Wikipedia).
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