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Ardillon ou Ardillion, André-Georges
Article mis en ligne le 7 juin 2015
dernière modification le 12 juillet 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Mécanicien puis fabricant d’ustensiles de ménage à Paris. Associé fondateur de la société de la Colonie agricole et manufacturière de Condé-sur-Vesgre en 1846. Lieutenant des ateliers nationaux et membre du bureau de la Société des corporations réunies en 1848. Inventeur.

En avril-mai 1846, Ardillon est signalé comme « travailleur de l’École sociétaire » [1] par La Correspondance des disciples de la science sociale. Mécanicien installé 3 rue des Coutures-Saint-Gervais à Paris, il est fabricant de modèles pour les inventeurs, lui-même inventeur et fabricant « d’un nouveau gril avec lequel on est complètement débarrassé de la fumée des côtelettes » déclare la revue. Il est probablement le fabricant de « grils et chaufferettes genres nouveaux, petits appareils à rôtir, résumant tous les avantages possibles, modicité de prix, cuisson excellente et point d’odeur désagréable » [2], Ardillon ou Ardillion établi 24 rue Tournelles près de la Bastille, signalé pour la première fois (au moins à ce titre) dans L’Annuaire général du commerce pour l’année 1850. On le retrouve au cours des années suivantes 11 rue Lions-Saint-Paul [3]. André-Georges Ardillion dépose plusieurs demandes de brevets de ses inventions à la Préfecture du département de la Seine : en 1852, pour un « gril ascendant à foyer central intérieur ou extérieur, avec perfectionnement » [4], en 1854, pour « un caloripède universel dont le chauffage est hydraulique ou pyrotechnique à volonté » [5], en 1859, pour un « charbonnier portatif, système distributeur » [6].

Le 18 avril 1847, il intervient lors du « banquet des ouvriers phalanstériens » [7] organisé au restaurant Taforel à La Chapelle-Saint-Denis et destiné à célébrer l’anniversaire de la naissance de Fourier. Il y dit ou lit une poésie « Dieu nous a tous créés phalanstériens ».
Il est l’un des associés fondateurs de la société de la Colonie agricole et manufacturière de Condé-sur-Vesgre, société Baudet-Dulary, Lenoir, Boissy et Cie qui propose de fonder des établissements intermédiaires garantistes sur le site du premier essai sociétaire en vue de démontrer la pertinence de la théorie sociétaire. La société est constituée par acte notarié du 28 avril 1846, modifié lors d’une assemblée générale du 29 mars 1849. Elle « se propose d’établir d’abord une fabrique de petite ébénisterie et de cartonnage, dont les ateliers fonctionnent déjà à Paris, et qui ont leur clientèle assurée » [8]. L’établissement de cartonnage est installé non loin du moulin de La Chesnaie, mais l’activité ne perdure pas au-delà de mars 1850 ; le bâtiment est loué pour établir le Ménage sociétaire.

Ardillon est probablement ce « lieutenant » des ateliers nationaux qui en juin 1848, comme Bacon également associé de la colonie de Condé, est membre du bureau de la « Société des corporations réunies » [9] présidée par Pierre Vinçard. L’objet de la société est « l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, par l’association immédiate des producteurs, par la création d’ateliers d’ouvriers associés »[[Le Journal des travailleurs, n° 3, 11 au 15 juin 1848.]]. Le bureau de la société signe un appel « à tous les travailleurs » enjoignant les ouvriers à ne pas apporter leurs « voix […] et appuis à des voix anarchiques », à ne pas « prêter [leurs] bras et [leurs] cœurs pour encourager les partisans du trône […] brûlé ». Les signataires appellent au calme et à ne revendiquer qu’un seul titre, celui de citoyen ; « nul ne doit essayer de lutter contre le véritable souverain : le peuple » [10].