Né vers 1810. Habitant de l’île Maurice. Planteur.
Paul d’Emmerez de Charmoy est un planteur des environs de Savanne, au sud de l’île Maurice. Il se marie en 1847 avec sa cousine Marie Françoise Aricie d’Emmerez de Charmoy avec laquelle il a dix enfants. Ernest d’Unienville le rallie aux idées fouriéristes et en « fait un phalanstérien passionné » [1].
Le fouriériste Evenor Dupont le rencontre à plusieurs reprises lors d’une excursion dans le sud de l’île Maurice : c’est un « phalanstérien ardent », bien que son épouse soit hostile aux idées sociétaires qu’elle estime irréalisables [2]. D’ailleurs, « depuis qu’il est phalanstérien, il a beaucoup modifié ses habitudes » dans ses rapports avec les travailleurs de ses plantations : il leur manifeste davantage de bienveillance ; « le travail de ses laboureurs n’y a rien perdu, au contraire » [3].
Lui-même s’efforce de propager les idées fouriéristes dans son entourage ; en présence de Dupont, il essaie, avec son frère Godefroy d’Emmerez de Charmoy, également phalanstérien, de convaincre leur oncle Amédée des bienfaits de l’association :
Charmoy entreprit, après dîner, de le convertir séance tenante. Il commença la prédication à dix heures, et employa successivement, pendant deux heures, des arguments les plus convaincants et les plus irrésistibles. Amédée se défendait faiblement. Charmoy redouble d’ardeur. Son éloquence s’allume, et fait feu de partout. A minuit, il lui assène le plus fort raisonnement, le coup de grâce, et lui dit d’un air victorieux : ‘’Eh bien ! vous voilà convaincu’’. ‘’Moi, pas du tout’’, répond son impassible interlocuteur [4].
[1] Evenor Dupont, « Cinquième lettre », datée du 9 janvier 1848, publiée dans Le Mauricien, 23 février 1848, reproduite dans Raymond d’Unienville, Tentative socialiste à l’île Maurice, 1846-1851, Curepipe (île Maurice), Société de l’histoire de l’île Maurice, 2009, p. 156.
[2] Evenor Dupont, « Sixième lettre », ddatée du 10 janvier 1848, publiée dans Le Mauricien, 3 mars 1848,, reproduite dans Raymond d’Unienville, Tentative socialiste à l’île Maurice, 1846-1851, Curepipe (île Maurice), Société de l’histoire de l’île Maurice, 2009, p. 157.
[3] Evenor Dupont, « Septième lettre », datée du 14 janvier 1848, publiée dans Le Mauricien, 13 mars 1848, reproduite dans Raymond d’Unienville, Tentative socialiste…, op. cit., p. 165.
[4] Evenor Dupont, « Septième lettre », datée du 14 janvier 1848, publiée dans Le Mauricien, 13 mars 1848, reproduite dans Raymond d’Unienville, Tentative socialiste…, op. cit., p. 168.
Bibliographie :
Raymond d’Unienville, Tentative socialiste à l’île Maurice, 1846-1851, Curepipe (île Maurice), Société de l’histoire de l’île Maurice, 2009, X-178 p.
.
.
.