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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

132-134
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Article mis en ligne le 12 janvier 2015

Chantal Gaillard et Georges Navet, dir., Dictionnaire Proudhon , Bruxelles, Aden, 2011, 556 pages. – Il y a « quelque paradoxe à « mettre en ordre (fût-il alphabétique) un auteur qui passe pour être l’un des pères de l’anarchisme »), remarquent Chantal Gaillard et Georges Navet dans leur introduction au Dictionnaire Proudhon. Le résultat est pourtant tout à fait stimulant. De A comme « Anarchie (anarchisme) » par Gaetano Manfredonia à V comme « Valeur (valeur constituée, juste prix) » par Thierry Ménuelle, en passant par E comme « Education (domopédie) » par Nathalie Brémand, E comme « Eglise » par Gaston Bordet ou S comme « Socialisme » par François Fourn, les dix-neuf auteurs de ce dictionnaire explorent la pensée de Proudhon sous toutes les coutures.

Jean-Louis Marçot, Comment est née l’Algérie française (1830-1850) La belle utopie , éditions de la Différence, Paris 2012, 951 pages – Jean-Louis Marçot développe le rôle joué par les premiers socialistes français dans la diffusion de l’idée coloniale en Algérie. Il analyse le fort lien qui unit selon eux la question sociale et celle coloniale et étudie leur participation au projet même de colonisation, et qui fait d’eux, à ses yeux, des pionniers engagés dans l’Algérie française. Dans cette démonstration, il accorde une place importante au rôle de Fourier et des fouriéristes qui comptaient créer des fermes sociétaires et instaurer des régimes d’Association au sein des peuplades sauvages « pour leur plus grand bien ».

Christine Bard, Georges Bertin, Lauric Guillaud, dir., Figures de l’utopie : hier et aujourd’hui , Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 214 p. – Cet ouvrage réunit les actes d’un colloque tenu à Angers en 2012 sur les figures de l’utopie, tant dans le monde artistique, scientifique, littéraire ou social (comme le féminisme) que dans les organisations qui réhabilitent la pensée utopique et ses accomplissements pratiques. Il contient un article de Jonathan Beecher intitulé « L’Utopie comme exploration du possible : les stratégies littéraires de Thomas More et de Charles Fourier » (p. 53-60) et un texte de François Draperi sur « L’utopie à l’œuvre : de Fourier à Godin » (p. 165-172).

Thomas Bouchet, Les Fruits défendus. Socialismes et sensualité du XIXe siècle à nos jours , Paris, Stock, 2014, 345 pages. – Le premier chapitre de ce livre porte sur « Le nouveau monde sensuel de Charles Fourier à l’orée du XIXe siècle » ; la pensée de Fourier, matrice pour une histoire socialiste de l’émancipation des sens, réapparait ensuite à diverses reprises – Joseph Déjacque, Léon Blum, Daniel Guérin, etc.

Nathalie Brémand, dir., « Pour en finir avec le socialisme ‘utopique’ », Cahiers d’Histoire , 124, juillet-septembre 2014, pages 13-113. – Ce dossier fort consistant livre une foule de réflexions sur l’histoire des premiers socialismes en général, sur l’histoire de Fourier et de l’Ecole sociétaire en particulier ; après une introduction par Nathalie Brémand (« ‘Socialismes utopiques’, les mal-nommés »), il nous informe sur l’internationalisation de la question sociale au cours du premier XIXe siècle (Olivier Chaïbi), il nous aide à réfléchir sur la question de l’impôt (Clément Coste) ou sur la question du travail (Bernard Desmars), il nous conduit en Algérie (Jean-Louis Marçot) et aux Etats-Unis (Michel Cordillot).

Thierry Brugvin, Commerce équitable et éthique. Opportunités et limites , Paris, L’Harmattan, 2014, 230 pages. – Il est question dans ce livre des ONG du commerce équitable et éthique, actuellement soumises au risque d’un excès de privatisation – notamment par le biais d’organismes d’audit dont il conviendrait de redéfinir l’action ; l’étude porte aussi sur les associations citoyennes ; enfin, l’auteur explore la piste d’un système de préférence généralisée plus adapté pour réguler le travail au plan international.

Neil McWilliam, Catherine Méneux et Julie Ramos, dir., L’Art social en France de la Révolution à la Grande Guerre , Rennes, PUR, 2014, 491 pages. – De cet ouvrage dense et richement illustré on peut retenir par exemple la mise en place très fouillée des pages 9 à 41, les contributions de Florent Perrier (« La place de l’art et des artistes dans les rues-galeries de Charles Fourier à Tony Moilin », p. 115-131) et de Laurent Baridon (« Art social et éducation sensorielle dans les crèches fouriéristes au milieu du XIXe siècle », p. 133-149).

Janine Mossuz-Lavau, dir., Dictionnaire des sexualités , Paris, Laffont, 2014, 973 pages – Au fil des pages de ce foisonnant dictionnaire, l’article « Fourier » signé par Simone Debout (p. 314-316) n’est pas le seul qui mérite grande attention. La lettre O par exemple – l’une des moins représentées – rassemble « Olympia », « onanisme », « ondinisme », « opéra », opposants à l’avortement », « (l’) Origine du monde », « Osez le féminisme ! », « Ovide » et « Ovidie ».

Florent Perrier, topeaugraphies de l’utopie — esquisses sur l’art, l’utopie et le politique , Paris, Payot, parution début 2015, 379 pages. « L’utopie se meurt d’un double oubli : celui du sensible qui l’anime comme celui des corps qui la portent. (…) Contre cette atrophie récurrente, Florent Perrier fait, à partir de Charles Fourier et de Claude-Henri Saint-Simon, le pari de relever l’utopie de cette mutilation durable en arrimant pour elle, comme pour l’art, le désir au sein du politique. (…) Ces esquisses sur l’art, l’utopie et le politique ne réhabilitent pas seulement mais actualisent, ne sauvent pas uniquement mais concrétisent un partage du sensible qui, d’écart en d’écart, œuvre à la venue de l’hétérogène quand, force tangible, l’utopie se conjugue au présent du subversif. (…) » (extrait du 4e de couverture).