Né le 15 février 1817 et décédé le 19 février 1878 à Paris (Seine). Peintre paysagiste et graveur, auteur en 1847 du dessin de la lithographie « Vue d’un phalanstère, un village français ».
Fils d’Edme D. Daubigny (1789-1843) peintre en bâtiment devenu peintre paysagiste, il doit sa formation à sa propre famille, son oncle Pierre Daubigny est également miniaturiste. Il est élève de Jean-Victor Bertin et de Jacques Raymond Brascassat. Il part pour l’Italie vers 20 ans. De retour en France, il effectue un travail de restaurateur, puis s’associe avec Steinheil, Geoffroy-Dechaume, Trimolet et Meissonnier dans « une sorte de société de protection mutuelle pour s’entraider à parvenir » [1]. « Ils avaient fixé leur manière de phalanstère artistique rue des Amandiers […]. La caisse était commune […]. Chaque année, l’un d’eux préparait un morceau pour l’exposition aux frais de la communauté, qui ne négligeait rien pour assurer la réussite de ses débuts » [2]. Ainsi, Daubigny s’adonne à l’illustration et à la gravure pour survivre et pour se consacrer à la peinture. A partir de 1843, Daubigny, marié - il aura trois enfants -, s’installe à Fontainebleau à proximité de Barbizon. En 1852, il rencontre Camille Corot puis Gustave Courbet qui l’oriente vers une peinture réaliste. En 1857, il fait l’acquisition d’un ancien bac, bateau-atelier puis s’établit à Auvers-sur-Oise. Ses rencontres avec Claude Monet, à Londres en 1870 alors que sévit la guerre franco-prussienne, puis avec Paul Cézanne à Auvers-sur-Oise, conduisent à considérer Daubigny comme un des peintres ayant influencé les impressionnistes. Chevalier de la Légion d’honneur en 1859, il est promu officier en 1874. Son fils Karl Daubigny (1846-1886) est également peintre de paysage.
Charles-François Daubigny est le dessinateur de la Vue d’un phalanstère, un village français « composé d’après les théories de Charles Fourier » par H. Fugère et lithographiée [3] à l’imprimerie Prodhomme. Cette commande artistique s’est faite en dehors du centre parisien de l’Ecole sociétaire ; de ce fait, en 1847, lorsque La Tribune lyonnaise [4] annonce cette parution, Aimée et Félix Beuque signalent qu’ils en refusent le dépôt et le placement.
[1] F. Henriet, Charles Daubigny et son œuvre gravé, Paris, A. Lévy, 1875, p. 16.
[2] Ibidem, pp. 22-23.
[3] Par Daubigny lui-même selon F. Henriet, Charles Daubigny et son œuvre gravé, Paris, A. Lévy, 1875, p. 48.
[4] Le journal attribue la lithographie à d’Aubigny.
Sources
Archives nationales, LH/665/84, Légion d’honneur, Dossier Daubigny Charles-François (en ligne sur le site des Archives Nationales, Base Léonore).
La Tribune lyonnaise, juin 1847, p. 36 (en ligne sur la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
La Tribune lyonnaise, juillet 1847, p. 43 (en ligne sur la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
Bibliographie
F. Henriet, Charles Daubigny et son œuvre gravé, Paris, A. Lévy, 1875 (en ligne sur Internet Archive.org).
Loys Delteil, Charles-François Daubigny, Paris, chez l’auteur, 1921, Le Peintre graveur illustré, XIXe et XXe siècles, tome treizième (en ligne sur Internet Archive.org).
Albert Crémieux, Jean Laran, L’Art de notre temps, Daubigny, Paris, Librairie centrale des Beaux-arts, (1912) (en ligne sur Internet Archive.org).
Madeleine Fidell-Beaufort et Janine Bailly-Herzberg, La Vie et l’œuvre de Daubigny, Paris, Geoffroy-Dechaume, 1975.
Robert Hellebranth, Charles-François Daubigny, 1817-1878, Morges, Matute, 1976.
Étienne Moreau-Nélaton, Daubigny raconté par lui-même, Paris, Henri Laurens, 1925.
« Cahier iconographique », Cahiers Charles Fourier, n° 24, 2013, p. 89, ill. 17 et p. 108 (en ligne sur [http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1264]).
Marius Vachon, Pour devenir un artiste. Maximes, conseils et exemples d’après les maîtres français contemporains. 50 illustrations par A. Hotin, Paris, C. Delagrave, 1903 (en ligne sur Gallica).
Iconographie
Dans Loys Delteil, Charles-François Daubigny, Paris, chez l’auteur, 1921 :
« C. F. Daubigny d’après une photographie d’Et. Carjat », (en ligne sur Internet Archive.org, vue 8).
« 129. Vue d’un phalanstère, village français », (en ligne sur Internet Archive.org, vue 165).
Sitographie
Musée Daubigny à Auvers-sur-Oise.
Maison-Atelier de Daubigny (Auvers-sur-Oise).
Oeuvres de Daubigny, base Joconde.
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