Né le 12 juin 1807 à Azolette (Rhône). Décédé le 13 avril 1885 à Beaujeu (Rhône). Dévideur, fabricant de couvertures, négociant puis propriétaire à son décès. Membre du Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon. L’un des fondateurs d’une boulangerie sociétaire à Lyon en mars 1847. Président du Club de l’Égalité en mai 1848.
Benoît (-Marie) Troncy est le fils d’Antoine Troncy, propriétaire à Azolette et de Claudine Coppier décédée lorsqu’il épouse Marguerite Revolon, ouvrière en soie le 28 mars 1830 à La Guillotière (auj. commune de Lyon). Le couple réside 10 rue de Gadagne à Lyon en 1834 lors de la naissance d’un second enfant, Marie-Thérèse. Lors du banquet de l’anniversaire du décès de Fourier organisé par le Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon, en octobre 1844, Troncy porte « un toast à l’union des ouvriers ». Il est probablement présent à celui d’octobre 1847 lors duquel sa fille Marie-Thérèse prononce un vœu « à la réalisation du premier phalanstère d’enfants » [1]. Avec Guy et Favre, Benoît Troncy est l’un des fondateurs de la boulangerie sociétaire établie 20 rue de la Vieille en mars 1847 [2].
Lors des élections législatives d’avril 1848, le nom de Troncy est proposé parmi les possibles candidats pour l’arrondissement de Villefranche. La Tribune lyonnaise dit de lui qu’il est « digne de représenter le petit commerce, classe trop négligée ; ce citoyen a de grandes connaissances, en agriculture, en industrie, en socialisme ; nous ne parlerons pas de son républicanisme, il l’a prouvé aux barricades de St Méry, en avril 1834 [sic] » [3]. Il est membre du Club de l’Égalité [4]. Il représente son club au Comité général des Clubs [5]. Le 11 mai 1848, il est élu à l’unanimité président du Club de l’Egalité, à la suite de la démission d’un autre phalanstérien, Pezzani, accusé d’avoir eu « un rôle actif […] dans la manifestation en faveur du maintien de la statue de Louis XIV » [6]. Lors de la même séance, il se présente comme un ardent défenseur des institutions démocratiques et dénonce « les menées du citoyen Véricel, président d’un club aux Brotteaux, pour amener une collision armée de la part des ouvriers des chantiers nationaux […]. L’amélioration de leur sort ne peut être instantanée, mais elle arrivera certainement par le jeu régulier des institutions démocratiques ». Le 6 juin, il fait adopter à l’unanimité un vœu de « félicitation aux Représentants du peuple qui ont refusé l’autorisation de poursuivre le citoyen Louis Blanc » [7]. Toujours domicilié au 10 rue de Gadane, il est chargé d’aider les citoyens de la troisième section électorale, ayant des difficultés à obtenir leur carte d’électeur, à faire valoir leurs droits [8]. Le 26 juin, il s’oppose à un projet présenter par un autre membre du club de l’Egalité, le citoyen Dassin, projet qui ferait que l’État octroierait une rente de 1 000 francs à chaque individu à sa naissance afin qu’il puisse se livrer à une activité industrielle [9]. Le 6 juillet, alors que Marius Chastaing est menacé d’exclusion pour s’être opposé à un projet du Club central, projet qui le conduirait à se prévaloir d’une supériorité sur les clubs qui le composent, Troncy fait partie des membres du Club de l’Égalité qui prennent sa défense et rejettent tout ostracisme [10].
Lors du mariage de sa fille en 1861 à Lyon, veuf, Benoît Troncy demeure à Azolette.
[1] « Anniversaire de la mort de Charles Fourier », La Tribune lyonnaise, octobre 1847, p. 74.
[2] « Boulangerie sociétaire », La Tribune lyonnaise, mars 1847, p. 3. « Jean Journet à Lyon », La Tribune lyonnaise, décembre 1847, p. 88.
[3] « Candidatures proposées », La Tribune lyonnaise, 10 avril 1848, p. 1. A noter, l’affaire des barricades de Saint Merry, à lieu en juin 1832.
[4] « Club de l’Égalité » La Tribune lyonnaise, mars 1848, p. 14.
[5] « Extrait du procès-verbal de la 6e séance. 5 avril. Nouvelles adhésions », Comité général des clubs. Palais des Arts, salle des cours. Troisième bulletin, Lyon, Bodanet, [1848].
[6] « Club de l’Égalité »,La Tribune lyonnaise, 20 mai 1848, p. 34.
[7] « Club de l’Égalité- 6 juin – 7 juin », La Tribune lyonnaise, 10 juin 1848, p. 43.
[8] Le Peuple souverain, journal de Lyon, 9 juin 1848, p. 3 ; « Club de l’Égalité- 5 juin », La Tribune lyonnaise, 10 juin 1848, p. 43.
[9] « Club de l’Égalité – 26 juin », La Tribune lyonnaise, 1er juillet 1848, p. 50.
[10] « Club de l’Égalité », La Tribune lyonnaise, 15 juillet 1848, p. 54-55.
Sources
Archives municipales de Lyon, 2E310 registre de l’état civil de la ville de Lyon, acte de naissance de (Marie-)Thérèse Troncy, n° 2700 du 4 août 1834 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 72).
Archives municipales de Lyon, 2E1414 registre de l’état civil de la ville de La Guillotière, acte de mariage de Benoît Troncy, n° 59 du 28 mars 1832 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 32).
Archives municipales de Lyon, 2E523 registre de l’état civil de la ville de Lyon, acte de mariage de (Marie-)Thérèse Troncy, n° 339 du 15 juin 1861 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 171).
Archives municipales de Lyon, 921 WP 164 recensement, 5e arrondissement, 1834 pour 1835, 3e section, Métropole, Place neuve ou Saint-Jean, rue Gadagne (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 31).
Archives départementales du Rhône, 4E7549 registre de l’état civil de la ville d’Azolette, acte de décès n° 5 du 19 avril 1885, transcription d’un acte de la commune de Beaujeu (Rhône) du 14 avril 1885 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône, vue 3).
L’Écho de la fabrique de 1841, 15 octobre 1844, p.3 (en ligne sur Gallica).
« Boulangerie sociétaire », La Tribune lyonnaise, mars 1847, p. 3 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Jean Journet à Lyon », La Tribune lyonnaise, décembre 1847, p. 88 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Anniversaire de la mort de Charles Fourier », La Tribune lyonnaise, octobre 1847, pp. 73-74 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Club de l’Égalité », La Tribune lyonnaise, mars 1848, p. 14 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Candidat du département du Rhône », La Tribune lyonnaise, mars 1848, p. 18 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Candidatures proposées », La Tribune lyonnaise, 10 avril 1848, p. 1 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
Comité général des clubs. Palais des Arts, salle des cours. Troisième bulletin. Liberté. Égalité. Fraternité, Lyon, Bodanet, [1848] (en ligne sur la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Club de l’Égalité », La Tribune lyonnaise, 20 mai 1848, p. 34 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
Le Peuple souverain, journal de Lyon, 9 juin 1848, p. 3 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Club de l’Égalité »,La Tribune lyonnaise, 10 juin 1848, p. 43 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Club de l’Égalité – 26 juin »,La Tribune lyonnaise, 1er juillet 1848, p. 50 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
« Club de l’Égalité », La Tribune lyonnaise, 15 juillet 1848, p. 54-55 (en ligne sur le site de la Bibliothèque numérique de Lyon, Numelyo).
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