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Féresse-Deraisme, (Antoinette Marie) Anna
Article mis en ligne le 16 mars 2014
dernière modification le 26 juin 2022

par Desmars, Bernard

Née le 1er octobre 1821 à Paris (Seine). Décédée le 19 janvier 1910 à Paris (XVIIe arrondissement). Sœur de Maria Deraismes. Militante féministe. Participe à plusieurs manifestations fouriéristes vers 1900.

Fille d’un commissionnaire en marchandise manifestant des opinions libérales et républicaines, Anna Deraismes reçoit, comme sa sœur Maria, une éducation très poussée et peu répandue pour les filles de son époque. En 1846, elle se marie avec Michel Féresse ; mais un peu plus de deux mois après la cérémonie, son mari décède. Elle vit désormais avec sa sœur, à Paris, dans leur appartement de la rue Cardinet, et à Pontoise (alors en Seine-et-Oise, aujourd’hui dans le Val-d’Oise) où elles possèdent une maison.

Anna Féresse-Deraismes
(Le Monde illustré, 18 avril 1896)

Dès les années 1860, Maria Deraismes obtient un grand succès dans la presse et lors de ses conférences, puis bénéficie d’une notoriété importante liée à ses engagements dans différentes causes (le féminisme, la république, la franc maçonnerie, la libre pensée, etc.) ; Anna Féresse-Deraismes accompagne sa sœur cadette dans ces différents combats, même si elle occupe une place en retrait.

Après la mort de Maria, en 1894, elle s’efforce d’en prolonger la mémoire, en organisant des manifestations autour de sa statue et en rassemblant ses textes ou au moins une partie d’entre eux dans des Œuvres complètes publiées en 1895 et 1896 ; elle poursuit aussi les activités maçonniques de Maria Deraismes au Droit humain, sa lutte en faveur de la Libre pensée (en 1904, elle fait partie des 130 membres de la commission exécutive de l’Association nationale des libres penseurs [1]) ainsi que son combat féministe, dans le cadre de la Société pour l’amélioration du sort de la femme et la revendication de ses droits ; elle est présidente d’honneur du Congrès international des femmes qui se réunit en 1900.

Proche, comme sa sœur, de Virginie Griess-Traut, elle prononce un discours lors de l’inhumation de la militante fouriériste en décembre 1898 [2]. Vers cette époque, elle s’abonne à La Rénovation, l’organe de l’École sociétaire [3]. En juin 1899, elle participe à l’inauguration de la statue de Fourier, boulevard de Clichy. Placée à la table d’honneur lors du banquet qui suit, elle prononce un bref discours, résumé de la façon suivante par La Rénovation  : « Mme Féresse-Deraisme [sic] rappelle le souvenir de sa sœur, l’éminente Maria Deraisme [sic], puis en peu de mots également, sait faire avec tact et mesure un juste rapprochement des revendications légitimes de son sexe » [4]. En 1901, elle est présente lors du banquet organisé par des fouriéristes pour célébrer la parution du roman de Zola, Travail, en partie inspiré du modèle phalanstérien ; elle prend alors la parole et salue en Zola « le défenseur de l’opprimé, du prolétaire exploité et le libre penseur généreux » [5]. Elle n’est pas mentionnée parmi les participants aux manifestations fouriéristes dans les années suivantes.

Elle décède à son domicile de la rue Cardinet, en janvier 1910. Elle est enterrée civilement.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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