Jean-Claude CARON, La France de 1815 à 1848, Paris, Armand Colin (collection « cursus »), 1993. 190 p.

Conçu à l’origine comme une synthèse destinée aux étudiants en histoire, ce petit livre dense passe en revue la France durant la période de la Monarchie constitutionnelle, en insistant plus spécialement sur l’histoire politique, sociale et culturelle, ainsi que sur la politique extérieure.

Mais en réalité, s’appuyant sur les recherches les plus récentes, cet ouvrage va bien au-delà de son propos initial en nous proposant une relecture globale de la période qui en modifie sensiblement l’approche traditionnelle. L’auteur démontre en effet son caractère novateur et fondamental dans l’histoire contemporaine de la France : c’est durant les années 1815-1848 que se mirent en place les éléments du système parlementaire, que furent débattues d’importantes questions qui sont encore aujourd’hui au cœur de la démocratie (liberté de la presse, droit de vote, égalité de la femme, droit à l’instruction), que s’élaborèrent des idéologies nouvelles telles que le libéralisme, les socialismes « utopiques » ou le communisme. Cette période fut encore marquée par l’émergence de la question sociale et la formation du mouvement ouvrier revendiquant le droit de grève ou le droit d’association, mais aussi par l’épanouissement du Romantisme, le plus important mouvement littéraire, artistique, scientifique et philosophique que la France et l’Europe aient connu depuis la Renaissance.

Autant dire que la lecture de cet ouvrage clair et documenté constitue une excellente introduction à l’étude du mouvement fouriériste et du socialisme romantique en général.

Michel CORDILLOT