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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Capelle, Jacques (Denis)
Article mis en ligne le 30 septembre 2013
dernière modification le 11 décembre 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Saint-Martin d’Aubigny (Manche) le 9 octobre 1812. Décédé le 6 décembre 1881 à Paris (Seine). Libraire à Paris. Editeur d’ouvrages d’économie sociale et politique. Membre de l’Ecole sociétaire en 1840.

Fils de Jean Capelle et Sophie Victoire Leloutre, Jacques (Denis) Capelle devient orphelin de père quatre jours après sa naissance. Son père âgé de 44 ans, « domestique de meunier » à Saint-Martin d’Aubigny décède en effet à son domicile le 12 octobre 1812. Après avoir été commis chez différents libraires de la place de Paris qui l’appuient dans sa démarche en vue de s’installer à son compte, Jacques Capelle obtient son brevet de libraire-éditeur le 20 novembre 1838 [1]. Célibataire, il est alors domicilié au 5 rue des Francs-Bourgeois Saint-Michel. Il tient déjà « un petit magasin de librairie [...] où il a pour 300 francs de loyer » [2]. Le Préfet de police de Paris poursuit en indiquant qu’« il paraît avoir de la conduite et des mœurs et ses opinions politiques seraient en bon accord avec nos institutions constitutionnelles et monarchiques » Sa première publication officielle date de 1838 [3]. Sa librairie se trouve 5 rue des Grès. En mai 1851, installé 10 rue des Grès-Sorbonne, il annonce que la librairie déménage « prochainement rue Soufflot, 16, près le Panthéon » [4]. Capelle emploie au moins un jeune commis durant la monarchie de Juillet [5].

Jacques Capelle contribue à la souscription destinée à la publication de l’ouvrage de Guilbaud proposant la création « d’une maison rurale industrielle d’apprentissage » [6]. Il est cité dans L’Almanach social pour l’année 1840 parmi les « artistes et travailleurs appartenant à l’Ecole sociétaire » à Paris. Son nom disparaît de cette liste l’année suivante. L’Almanach social pour l’année 1841 comme Le Nouveau monde ou La Phalange du 1er février 1840 se félicitent que la librairie Capelle ait acquis l’ouvrage de Jules Lechevalier, Etudes sur la science sociale « qu’il était difficile de se procurer » [7]. En 1841, Capelle présente sa librairie comme « spécialement destinée aux publications qui ont rapport aux Etudes philosophiques, d’Économie sociale et politique, et à la Théorie de Charles Fourier. On y trouve toutes les Publications de l’école saint-simonienne » [8]. Cependant la même année, dans la Théorie de l’association et de l’unité universelle de C. Fourier, introduction religieuse et philosophique Edouard de Pompéry, il n’est question que de « publications qui ont rapport aux Etudes sociales » [9]. Le catalogue de la librairie conservé dans un exemplaire de l’ouvrage spécifie néanmoins que la librairie « est la seule qui se soit consacrée à la vente des ouvrages des écoles de Saint-Simon et de Fourier. On y réimprime les ouvrages épuisés de Ch. Fourier » [10]. Reybaud dans certaines des éditions de ses Etudes sur les réformateurs contemporains ou socialistes modernes confirme cette annonce. En 1842, plus aucune mention d’exclusive d’école n’apparaît, la librairie est destinée « aux publications d’Economie sociale et politique, de Philosophie, d’Histoire, de Science, de Jurisprudence et de Législation » [11]. La politique éditoriale fait de la librairie un point de jonction entre les différentes écoles socialistes ou les penseurs de la question sociale et économique. En 1877, la librairie, située 27 rue Monsieur le Prince, revendique encore cette spécialité [12], même si Saint-Simon, ou bien les disciples de Fourier ou proches de l’Ecole sociétaire, Zoé Gatti de Gamond [13], Edouard de Pompéry, Antoine Maurize [14], Charles Pellarin [15], François Vidal [16], François Villegardelle [17], Ramon de la Sagra [18], Julien Le Rousseau [19], Nicolas Lemoyne [20], qui composaient autrefois le catalogue, en ont disparu ; subsistent en 1877 parmi les plus anciens auteurs édités par Capelle, Constantin Pecqueur [21] et Michel Chevalier qu’il publie depuis 1842 [22] dont les titres ainsi que ceux d’Armand Audiganne composent l’essentiel du catalogue de la librairie.

Lors de son décès à l’âge de 69 ans, Jacques Capelle est marié à Françoise Joséphine Lecoq âgée de 59 ans. La librairie est mise en vente par expropriation les 12 et 15 mars 1883. On y trouve plus particulièrement des « ouvrages sur l’économie politique, les sciences sociales, la philosophie, la franc-maçonnerie, le saint-simonisme, le fouriérisme [...] » [23].