Né en 28 janvier 1810 à Colmar (Haut-Rhin), décédé le 18 août 1861, à Colmar. Agent-voyer dans le Doubs, puis surveillant et directeur de travaux dans les chemins de fer, et inspecteur-voyer à Colmar. Membre adjoint du conseil d’administration de l’Union agricole d’Afrique en 1848. Frère de Virginie Griess-Traut.
Fils d’un directeur des messageries, Charles Traut fait ses études secondaires aux collèges de Nancy et de Colmar, puis rejoint l’Ecole des mines de Saint-Etienne. Il en sort en 1832. En 1836, il obtient le poste d’agent voyer de première classe pour l’arrondissement de Besançon, devenant cinq ans plus tard agent-voyer en chef du Doubs.
Dans les années 1840, il est acquis aux idées fouriéristes, de même que sa sœur Virginie. En 1848, il est admis – comme membre adjoint – au conseil d’administration de l’Union agricole d’Afrique qui vient de se transporter de Lyon à Besançon [1].
Mais ses opinions et activités socialistes lui valent des ennuis auprès du conseil général du Doubs qui décide de s’en séparer et, n’ayant pas de motif sérieux pour le révoquer, choisit de supprimer son poste. Charles Traut a beau protester, ses demandes de réintégration restent vaines [2]. Il trouve un emploi dans la Compagnie des travaux de fontainerie, à Besançon (il est chargé de surveiller les opérations de nivellement et la construction d’ouvrages pour amener les eaux de la source d’Arcier), puis il devient vérificateur des études du chemin de fer de Besançon à Pontarlier et à la frontière suisse. Au lendemain du coup d’Etat du 2 décembre 1851, il est condamné par la commission mixte du Doubs à une peine de sûreté générale ; en 1854, cette sanction est annulée [3].
En 1854, il retourne en Alsace où il exerce la fonction de directeur de section pour les travaux de chemin de fer de Strasbourg à Wissembourg. L’année suivante, il est nommé inspecteur voyer pour la ville de Colmar ; il organise une caisse de secours pour les ouvriers placés sous ses ordres.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, Charles Trauteffectue des travaux scientifiques, en particulier dans le domaine des sciences naturelles. De ces excursions, notamment dans le Dauphiné, il rapporte des minéraux qu’il offre au musée d’Unterlinden. Après son retour dans sa ville natale, il est l’un des artisans de la création en 1859 de la Société d’histoire naturelle et de l’ouverture en 1860 du Musée d’histoire naturelle de Colmar auquel il donne ses propres collections pour constituer le premier fonds. Il se marie en 1859 avec Catherine Salomé Karcher, la fille d’un ancien négociant.
[1] Union agricole d’Afrique, Rapport sur l’état actuel de la colonie et son avenir, Besançon, imprimerie de Sainte-Agathe aîné, 1847, 50 p.
[2] Conseil général du département du Doubs, Session de 1849 – Procès-verbaux des délibérations, Besançon, Ste-Agathe, 1849, p. 60.
[3] Archives départementales du Bas-Rhin, 3 M 134, correspondance entre préfecture du Doubs, préfecture du Bas-Rhin et ministère de l’Intérieur sur l’annulation de la peine.
Sources
Archives départementales du Haut-Rhin, état civil de Colmar, acte de naissance du 29 janvier 1810 (en ligne sur le site des Archives départementales du Haut-Rhin, vue 10).
Archives départementales du Haut-Rhin, état civil de Colmar, acte de mariage du 9 mai 1859 (en ligne sur le site des Archives départementales du Haut-Rhin, vue 309).
Archives départementales du Haut-Rhin, état civil de Colmar, acte de décès du 19 août 1861 (en ligne sur le site des Archives départementales du Haut-Rhin, vue 228).
Archives départementales du Bas-Rhin, 3 M 134, correspondance entre préfecture du Doubs, préfecture du Bas-Rhin et ministère de l’Intérieur sur l’annulation de la peine.
Conseil général du département du Doubs, Session de 1849 – Procès-verbaux des délibérations, Besançon, Ste-Agathe, 1849, 130 p.
Union agricole d’Afrique, Rapport sur l’état actuel de la colonie et son avenir, Besançon, imprimerie de Sainte-Agathe aîné, 1847, 50 p.
Dr Faudel, « Traut, Charles Chrétien », Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar, 1875-1876, p. 364-367.
Bibliographie
Édouard Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, Rixheim, F. Sutter, 1909-1910, p. 886-887.
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