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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Zundel, Auguste
Article mis en ligne le 20 avril 2013
dernière modification le 24 janvier 2018

par Desmars, Bernard

Né le 9 avril 1835, à Mulhouse (Haut-Rhin), décédé le 18 juin 1885 à Strasbourg (alors Basse-Alsace dans l’Empire allemand, aujourd’hui Bas-Rhin). Vétérinaire. Abonné à La Science sociale. Membre de diverses sociétés savantes.

Auguste Zundel est le fils d’un commerçant tenant une droguerie, et dont la « maison [est] ouverte aux Mulhousiens amateurs de lettres et de science » [1]. Il fait ses études au collège de Mulhouse, puis entre en 1852 à l’École vétérinaire de Lyon. Brillant élève, il obtient plusieurs bourses et différents prix. Il sort en 1856 avec le diplôme de vétérinaire et s’établit dans sa ville natale. Il se marie en 1862 avec Madeleine Mandel, la fille d’un maréchal ferrant ; le couple aura neuf enfants.

Tout en apportant des soins aux animaux de sa clientèle privée, il agit en faveur du progrès agricole dans le Haut-Rhin et de l’introduction de nouvelles techniques ; il est l’un des fondateurs en 1864 du comice agricole de l’arrondissement de Mulhouse, dont il reste le secrétaire jusqu’en 1870. Bénéficiant d’une solide réputation auprès des milieux agricoles et des autorités administratives, il est chargé en 1865 par la préfecture du service sanitaire à la frontière suisse, afin d’empêcher l’expansion de la peste bovine qui sévit alors en Suisse et en Allemagne. Il est admis dès 1856 au sein de la prestigieuse Société industrielle de Mulhouse [2].

Dans la seconde moitié des années 1860, il est en contact avec Noirot, le gérant de la Librairie des sciences sociales. En mars 1867, il s’abonne au nouveau périodique de l’Ecole sociétaire, La Science sociale : « ayant depuis de longues années reconnu l’excellence de la doctrine de Fourier, membre tacite depuis longtemps de l’Ecole sociétaire, je suis heureux de la voir reprendre la parole. Je regrette de ne pas pouvoir pour le moment contribuer plus puissamment à cette œuvre humanitaire » [3]. Il prête « à divers amis les premiers numéros » dont plusieurs ne lui reviennent pas ; aussi en commande-t-il de nouveaux exemplaires « pour compléter [sa] collection » [4]. En mai 1869, il renouvelle son abonnement pour la troisième année de La Science sociale et commande en même temps les Principes de sociologie, de François Barrier [5]. Son nom figure également sur un répertoire datant vraisemblablement des années 1860 [6].

Après la guerre 1870-71, il reste dans l’Alsace annexée à l’Empire allemand. Il conserve d’abord ses relations avec des condisciples français, et plus particulièrement avec Adolphe Jouanne, le fondateur de la maison rurale de Ry (Seine-Maritime) pour laquelle il verse 40 francs [7] ; dans une lettre d’avril 1872, il insiste sur la valeur de la théorie de Fourier et incite son correspondant à la propager :

J’en fais tous les jours l’expérience, la science sociale, telle que l’a établie Fourier, est une clef dont on peut se servir à tout instant dans la vie ; elle vous fait mieux connaître et comprendre l’homme ; elle trouve son application continuelle dans la question d’éducation ; elle vous donne la méthode dans tout travail scientifique et montre le champ et la voie des découvertes.

Propagez les idées de Fourier et vous pourrez les appliquer partiellement dans nombre de circonstances ; là, dans une école où l’on a établi le jardin d’enfants de Froebel, où l’on rend le travail attrayant, là, dans un établissement industriel ou le travailleur participe aux bénéfices ; là dans une association agricole [...]

Cette correspondance avec Jouanne constitue cependant le dernier témoignage de son engagement fouriériste.

Les nouvelles autorités le nomment à la tête de l’organisation vétérinaire nouvellement créée pour l’Alsace ; il s’installe à l’automne 1872 à Strasbourg, où il est chargé à la fois de lutter contre les épizooties, d’améliorer la qualité des races et des animaux reproducteurs, et de surveiller la qualité sanitaire des viandes consommées par la population. Favorable au développement des associations dans le monde agricole, il participe lui-même aux activités de nombreuses sociétés : il contribue à la création du comice agricole de Strasbourg et de la Société mutuelle d’assurance contre la mortalité du bétail (il la préside jusqu’à son décès) ; il est membre de la Société hippique d’Alsace Lorraine et de la Société des sciences, agriculture et arts de la Basse-Alsace, accédant pendant un moment à la vice-présidence de la première et assurant le secrétariat de la seconde. Il est de surcroît membre correspondant ou honoraire de nombreuses sociétés savantes et vétérinaires de nombreux Etats allemands et de différents pays européens (Belgique, France, Russie, Italie). Dans les bulletins de ces revues, mais aussi dans plusieurs ouvrages, il publie de nombreux textes, en français et en allemand, sur l’art vétérinaire, les maladies des animaux, les progrès agricoles, etc. Il s’occupe aussi de la refonte du Dictionnaire de médecine, chirurgie et hygiène vétérinaires (1874-1877) d’Hurtrel d’Arboval dont la première édition datait de 1826-1828. Son activité et ses travaux lui valent plusieurs distinctions.