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Mourgue (ou Mourgues fils), Pierre Claude Edouard
Article mis en ligne le 16 décembre 2012
dernière modification le 1er juillet 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 25 mars 1804 à Saint-Martial (Gard). Décédé le 17 janvier 1852 à Dijon (Côte-d’Or). Agent voyer du département de la Côte-d’Or. Ancien sympathisant saint-simonien. Auteur de l’Exposition abrégée du système phalanstérien de Charles Fourier par Victor Considerant. Signataire de l’appel du 11 mars 1846 des phalanstériens de Dijon en faveur d’Arthur Young et de Cîteaux (Côte-d’Or). Correspondant dijonnais de l’Ecole sociétaire en 1848. Secrétaire de la Société dijonnaise d’Assurance mutuelle pour les cas de maladies et d’accidents en 1849.

Son père, Pierre Mourgue (1771-1842) est chef du second bureau de la préfecture de Côte-d’Or depuis le 24 juillet 1831. En charge de l’administration communale, il a exercé antérieurement, durant 24 ans, comme chef de bureau à la préfecture de l’Aveyron, puis de Moselle. Pierre Claude Edouard Mourgue est entré en fonction à la préfecture de Côte-d’Or le 1er mars 1833 après avoir travaillé à la préfecture de l’Aveyron. Depuis le 1er mars 1834, il est expéditionnaire au premier bureau de la Préfecture de Côte-d’Or que dirige un autre phalanstérien Jean-Charles Paul puis il devient agent-voyer du département. En 1846, il est chef du bureau des chemins vicinaux. Il est marié à Virginie-Hortense Pestel, fille d’un propriétaire d’Auxonne (Côte-d’Or) où le mariage a eu lieu le 28 septembre 1841. François Grapin, capitaine au 15e régiment de chasseurs à cheval [1] en retraite, oncle paternel de Jacques Grapin, autre phalanstérien, est témoin de ce mariage ainsi que Léonard Nodot. Une fille Hortense naît le 25 août 1842. La déclaration est effectuée par Jean-Claude Oudot, marchand de chiffons, oncle du phalanstérien Jean-Claude Oudot, marchand de papier et par Léonard Nodot. Lors du décès de Mourgue, le 17 janvier 1852, Léonard Nodot, voisin - Mourgue réside alors au 42 rue Vannerie à Dijon -, est l’un des témoins de la déclaration.

Mourgue est proche du groupe saint-simonien dijonnais. Suzanne Voilquin, lors de sa halte dijonnaise en juillet 1834, le rencontre par l’intermédiaire de Jean-François Luce-Villiard. Elle écrit de lui :

Ce dernier a les dehors froids ; la science l’attire seule ; l’acte, le mouvement le repoussent. Si la cause des femmes, nous assure-t-il, prend de la vie, si le monde de notre époque s’en émeut, cela le fera sortir de son mutisme. La liberté qui nous est due, c’est justice de la proclamer, ainsi que le font les apôtres d’Enfantin ; mais, tout en reconnaissant la grandeur de ce principe, il laisse aux forts la tâche de la réclamer tout haut et la gloire de s’exposer aux railleries du monde [2].

En 1834, il est, avec Jacques Grapin, parmi les fondateurs de la Société homéopathique de la Côte-d’Or qu’initie le médecin Antoine Emmanuel de Laville de Laplaigne. En mars 1839, Mourgue fils, alors agent-voyer au bureau des chemins vicinaux du département, est cité par Jean-Claude Oudot parmi les Dijonnais « se disant hautement phalanstériens » [3]. En février 1841, lors des conférences que donne Victor Considerant à Dijon, Mourgue, recueille les leçons qu’il fait. Elles paraissent tout d’abord sous forme de feuilleton dans Le Journal de la Côte-d’Or dont il est collaborateur. Il avance sur ses propres deniers les frais d’une publication sous forme d’une brochure [4], Exposition abrégée du système phalanstérien de Charles Fourier par Victor Considerant, qui est encore, dans le cadre d’une troisième édition parue en 1845, au catalogue de la Librairie des sciences sociales en 1872. L’avertissement donné à la troisième édition précise qu’« il n’existe pas, en un aussi petit nombre de pages, d’Exposition systématique de l’organisation phalanstérienne, plus satisfaisante, plus claire, et plus substantielle » [5]. Lors des conférences de Hennequin en juin 1846, il récidive dans sa prise de notes en vue d’une publication dans le nouveau journal côte-d’orien, L’Echo de la Côte-d’Or, fondé par Pelliat, ancien ouvrier lithographe, qui propose d’ouvrir ses colonnes au groupe phalanstérien.

Mourgue est également l’un des signataires de l’appel lancé le 11 mars 1846 par les phalanstériens de Dijon aux phalanstériens de France en vue de sauver la colonie de Cîteaux, eu égard aux « sacrifices » et au « dévouement » d’Arthur Young en faveur de l’Ecole sociétaire [6]. Il signe par ailleurs pour Oudot absent. En 1847, il est délégué et correspondant dijonnais de la société de l’Union agricole d’Afrique. Son action apparaît inexistante, aucun actionnaire du département de la Côte-d’Or n’étant enregistré en août 1848. Hennequin, lors de ses conférences à Dijon en juin 1846, notait : « Faites attention de ne pas adopter trop vivement l’affaire du Sig. Nos amis de province ne sont que trop passionnés à cet égard. Il faut bien faire comprendre que Sigville n’est pas un phalanstère » [7].

En avril 1848, alors que La Démocratie pacifique du 15 avril 1848 le cite parmi les candidats phalanstériens aux élections législatives, Mourgue réfute cette idée tout en affirmant qu’il « professe depuis longtemps les principes de ce journal et [... est] même un de ses correspondants dijonnais » [8]. En mars 1849, secrétaire du comité d’administration de la Société dijonnaise d’assurances mutuelles pour les cas de maladie, il est chargé de constituer le dossier à présenter à la justice de simple police dans le cas d’une nouvelle poursuite intentée contre la Boulangerie sociétaire. Il réclame copie de la lettre ministérielle que le Préfet a dû recevoir confirmant la Boulangerie sociétaire dans ses droits.