Né le 28 octobre 1816 à Arc-sur-Tille (Côte-d’Or). Décédé en Belgique en novembre 1857. Agent-voyer du département de la Côte-d’Or. Arpenteur géomètre. L’un des fondateurs de la Boucherie sociétaire de Dijon (Côte-d’Or). Proscrit en Belgique après le 2 décembre 1851.
Fils d’un manouvrier d’Arc-sur-Tille, il est agent-voyer au bureau des chemins vicinaux du département depuis 1838, lorsque Jean-Claude Oudot le cite en mars 1839 parmi la trentaine de Dijonnais qui « se disent hautement phalanstériens » [1]. Son adhésion aux principes phalanstériens daterait de 1834. En juin 1846, il remet à Victor Hennequin, lors des conférences qu’il donne à Dijon, un travail relatif aux chemins vicinaux, destiné éventuellement à une publication dans La Démocratie pacifique.
Lorsqu’éclate la Révolution de 1848, en poste à Sombernon (Côte-d’Or), il organise un club local qu’il préside et dont il est l’orateur principal. Il est destitué de ses fonctions en décembre 1849 et devient pour une courte période secrétaire de mairie à Auxonne (Côte-d’Or), fonction dont il est également révoqué. Il est sans doute « M. P. M. » à qui s’adressait à Sombernon La Démocratie pacifique en septembre et octobre 1849. Qualifié d’arpenteur géomètre, il est secrétaire de la commission de constitution de la Boucherie sociétaire dijonnaise initiée par Hector Gamet (voir cette notice) et est désigné membre de son conseil d’administration le 25 mai 1851. Il épouse trois jours plus tard, Marguerite Paris, ouvrière native de Baigneux-lès-Juifs (Côte-d’Or) et fille d’un boulanger de Montbard (Côte-d’Or). A la suite du mariage, un enfant, Paul Casimir, né le 29 août 1847 à Dijon est légitimé. Joseph Dechaux et Jean-François Luce-Villard (voir ces notices) sont parmi les témoins de l’événement.
Au lendemain du coup d’Etat du 2 décembre 1851, Paul Mongin est arrêté. Plusieurs réunions auraient eu lieu chez lui. Le procureur de la République de Dijon considère qu’« il est très généralement regardé comme l’un des directeurs des sociétés secrètes » [2]. Libéré le 17 mars, il se trouve à un banquet, hôtel Jachier, rue Bossuet à Dijon, organisé autour de Charles Moreau et d’autres libérés avant leur départ pour l’exil. Dans la nuit du 22 au 23 mars, Mongin quitte Dijon pour la Belgique où il se rend avec sa femme et ses deux enfants. Il trouve un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille. Il est chargé de surveiller à Braine-l’Alleud, où il réside, les travaux de distribution de l’eau. Il y décède en novembre 1857, peu de temps après son épouse. Ses enfants sont adoptés par les proscrits et Jules Carion, autre proscrit dijonnais, fait fonction de père. Ses obsèques sont organisées civilement par la société « Les Solidaires ». Le citoyen Joly donne un discours qui est imprimé.
[1] Archives nationales, Fonds Fourier et Considerant, Archives sociétaires, 10AS41 (681Mi71), lettre de Oudot, 25 mars 1839.
[2] Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier en ligne, notice Mongin, Paul. D’après les notes de Pierre Lévêque, Archives nationales, BB 30/400. Avec mes remerciements à Michel Cordillot.
Sources
Archives nationales, Fonds Fourier et Considerant, Archives sociétaires, 10AS41 (681Mi71), lettre de Oudot, 25 mars 1839 ; 10 AS 39 (2) [681 Mi 65], rapport de Victor Hennequin du 26 juin 1846.
Archives départementales de la Côte-d’Or, FRAD021_024, 5MI09R261, registre de l’état civil de la commune d’Arc-sur-Tille, acte de naissance n° 48 du 28 octobre 1816 (en ligne sur le site des Archives départementales de la Côte-d’Or, vue 74).
Archives départementales de la Côte-d’Or, FRAD021_239, 5MI09R225, registre de l’état civil de la ville de Dijon, acte de mariage n° 113 du 28 mai 1851 (en ligne sur le site des Archives départementales de la Côte-d’Or, vues 357-358).
Archives départementales de la Côte-d’Or, 8M34, rapport du commissariat central de Dijon, 28 avril 1851.
Archives départementales de la Côte-d’Or, 20M718, condamnés politiques par la Commission mixte formée suite au coup d’Etat du 2 décembre 1851.
« Petite correspondance », La Démocratie pacifique, 11 septembre 1849 ; octobre 1849.
Annuaire de la ville de Dijon, du département de la Côte-d’Or pour l’année 1839..., Dijon Douillier, [1838 ?], p. 28.
Le Républicain démocratique, 18 mai 1851 ; 20 juin 1851.
Pascal Duprat, Les Tables de proscription de Louis Bonaparte et de ses complices, tome premier, Liège, Redouté, 1852, p. 231 (en ligne sur Gallica).
Amédée Saint-Férréol, Les proscrits français en Belgique ou la Belgique contemporaine vue à travers l’exil, nlle éd., partie 1, Paris, Godet jeune, 1875, pp. 61, 82, 88, 187 (en ligne sur Gallica).
« Documents sur les solidaires », collection de Précis historiques, [Bulletin des missions belges de la Compagnie de Jésus, Congo, Bengale, Ceylan]IIIe année, 1864, Bruxelles, J. Vandereydt, pp. 190-201, (En ligne sur Google livres).
Bibliographie
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français en ligne, notice Mongin, Paul.
Jean Gaumont, « Les Coopérateurs et le coup d’Etat de 1851 », Revue des études coopératives, n° 46, janvier-mars 1933, p. 190.
Anne-Dominique Laurin, Le Socialisme utopique en Côte-d’Or sous la monarchie de Juillet, 1830-1848, Dijon, Mémoire de maîtrise d’Histoire contemporaine, 1974, p. 56.
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