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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Chassevant, Julien
Article mis en ligne le 18 mars 2011
dernière modification le 19 décembre 2013

par Cosnier, Colette, Desmars, Bernard

Né le 3 octobre 1807 à Saint-Mars-la-Brière (Sarthe). Décédé le 30 décembre 1890 à Paris (8e arrondissement). Professeur de mathématiques à Alençon, à Brest et au Mans sous la monarchie de Juillet et la Seconde République. Ami des Milliet. Membre de la colonie de Condé-sur-Vesgre.

Fils d’un aubergiste de Saint-Mars-la-Brière, Julien Chassevant obtient les baccalauréats de sciences et de lettres, puis entre en novembre 1830 à l’Ecole normale supérieure et y passe la licence de sciences physiques et mathématiques ; il y est encore élève quand il se marie en 1832 avec Marthe Cellier, la fille d’un propriétaire.

Enseignant de mathématiques

En 1833, il reçoit sa première affectation : le collège d’Alençon, où il est professeur de mathématiques et de physique. Les appréciations du recteur et de l’inspecteur général le présentent en général comme un « régent instruit, zélé », « d’un caractère ouvert et facile, d’une conduite régulière » ; mais il « n’a pas assez de tenue », lui reproche-t-on parfois [1]
A la rentrée 1846, il est nommé régent de mathématiques au collègue Joinville, à Brest. Il y reste deux années, entretenant des relations difficiles avec la direction de son établissement. En 1848, il réclame et obtient sa mutation au Mans, où il effectue deux années scolaires.

Dans ce chef lieu de la Sarthe qui est « la circonscription la plus solidement républicaine de France » [2] Chassevant est l’un des amis proches de Félix Milliet et Louise Milliet. Il leur communique « son admiration enthousiaste pour les doctrines de Fourier ». Il fréquente aussi Marie Carpantier, Louis Silly, M. et Mme Trahan, Napoléon Gallois, le docteur Barbier, Édouard de la Boussinière. D’après Paul Milliet, au cours de joyeuses parties de campagne en famille (les Milliet, les Barbier), Chassevant prend un malin plaisir « à scandaliser la galerie par des paradoxes les plus osés » et à développer devant les mines effarées des paysannes « les terribles théories de Fourier sur l’amour et le mariage. »
Au moment où la famille Milliet envisage de rejoindre Victor Considerant au Texas, l’aîné des enfants, Fernand, imagine ce que pourrait être la vie au phalanstère (Ce texte est repris dans le second cahier de Une famille...) ; en annexe de son troisième chapitre, Paul Milliet ajoute quelques considérations sur Fourier et les spectacles suivies d’une description d’une fête de l’unitéisme mettant en scène son frère accueilli par « le vénérable M. Chassevant dont la longue barbe ressemble à celle du Moïse de Michel-Ange. »

En 1850, sur sa demande semble-t-il, il cesse d’enseigner. L’année suivante, il bénéficie du décret du 19 décembre 1851 qui attribue « un traitement de réforme » aux enseignants que le ministère « ne peut plus employer ni conserver dans ses cadres et qui comptent cinq ans de services au moins ». Il s’installe ensuite à Paris ; en 1861, il « demande, soit un emploi à Paris, soit à être admis à faire valoir ses droits à la retraite ». Le ministère de l’Instruction publique, qui le considère alors comme un « assez médiocre professeur », choisit la seconde solution. [3] Ses convictions phalanstériennes, auxquelles il n’est jamais fait allusion dans son dossier professionnel, ne paraissent pas avoir joué un rôle dans cette décision ministérielle.

A Condé-sur-Vesgre

Portrait de Chassevant
Dans Paul Milliet, Une famille de républicains fouriéristes (...)

En avril 1863, Julien Chassevant, qui demeure alors à Paris, prend une action de la société propriétaire de la colonie de Condé (son fils Julien-Auguste, un pharmacien alors âgé d’une trentaine d’années et domicilié à Paris, en prend également une). Il s’y installe quinze années plus tard, en 1878. Les recensements quinquennaux de population le signalent à Condé en 1881 et 1886. Il est administrateur de la colonie de 1882 à 1888. Dans ses souvenirs, Alix Milliet (l’une des filles de Fernand et Louise Milliet) le présente comme l’un des « inamovibles » de la Colonie, continuant à y professer des idées fouriéristes (« tous les jours, je fais avec monsieur Chassevant une longue promenade en forêt, il me donne des leçons de fouriérisme », écrit-elle le 31 janvier 1887) [4]. On le voit du reste parmi les abonnés du Bulletin du mouvement social, l’organe fouriériste des années 1870.
Il participe également à la vie de Condé-sur-Vesgre. En 1880, il est élu président de « La Solidarité », la société de secours mutuels de la commune de Condé-sur-Vesgre fondée en 1864 par un autre habitant de la colonie, Pouliquen ; il est renouvelé dans ses fonctions en 1884. D’après Alix Milliet encore, on lui attribue localement des vertus de guérisseur : dans la seconde quinzaine de janvier 1887, on vient le voir ou le chercher pour guérir un enfant de dix mois atteint de la coqueluche, et une fille souffrant d’hydropisie. [5].

L’une de ses deux filles, Marie Chassevant (1836-1914), qui fréquente également la colonie de Condé et y joue du piano [6], est à la fin du XIXe siècle compositrice et surtout professeure de musique à Genève où elle applique les méthodes de Marie Pape-Carpantier dont elle a été élève. On lui doit plusieurs ouvrages d’éducation et d’instruction musicale (Cours d’éducation et d’instruction musicale, d’après la méthode de Mme Marie Pape-Carpantier. Période élémentaire. 3e solfège de l’enfant, 1889, chez l’auteur ; Cours d’éducation et d’instruction musicale, d’après la méthode de Mme Marie Pape-Carpantier. Année préparatoire. Guide sommaire pour l’enseignement du solfège de l’enfant, 1885, chez l’auteur).


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