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Buchlé (ou Buchelé), Jean-François
Article mis en ligne le 11 février 2021
dernière modification le 17 janvier 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Pharmacien. Membre de la colonie phalanstérienne du Sahy (São Francisco do Sul, Santa Catarina, Brésil). Partisan de l’homéopathie.

Buchlé est l’un des seize colons de la colonie du Sahy encore présents en novembre 1843 lorsque Charles Leclerc à qui Benoît Mure a confié la direction de la colonie depuis août 1843 rédige son rapport au président de la province de Santa Catarina [1]. L’auteur de la lettre, témoignage sur le phalanstère du Sahy dirigé par Benoît Mure, publiée en 1842 et intitulée Phalanstère du Brésil. Voyage dans l’Amérique méridionale, indique qu’un chemin porte le nom de « Buchlé ». Ce chemin « a rendu de grands services pour l’exploitation des bois » [2].
Buchlé ne participe pas à la dernière tentative sociétaire, l’Union industrielle du Sahy, constituée le 15 août 1844, afin de regrouper les derniers colons du Sahy et du Palmital sous la direction de Michel Derrion sur une terre nommée « Les Lymbes ». Elle a été achetée à son arrivée par Benoît Mure. Elle est située au bord de la baie à proximité de la maison Picot, baptisée ainsi en l’honneur du directeur du Jornal do Commercio (Rio de Janeiro) soutien du projet de colonisation [3].
Jean-François Buchlé quitte la colonie pour Rio de Janeiro et s’investit comme d’autres phalanstériens du Brésil [4] avec Benoît Mure dans la propagation et la défense de la médecine homéopathique. En réponse à une critique anonyme de l’homéopathie, en mai 1846, il transmet au Jornal do Commercio de Rio de Janeiro [5] deux extraits qu’il remanie, - et qu’il prend la peine de traduire ou de faire traduire en portugais -, du feuilleton du 18 janvier 1846 de La Démocratie pacifique, « Bataille d’analogies » de Toussenel :

insulteur anonyme : scarabée bousier, vil insecte, à qui son nom est venu de l’habitude qu’il a de se couvrir d’infamies pour se dérober aux attaques des oiseaux du ciel.
Idem : scorpion, insecte venimeux, hideux et ennemi de la lumière. Le scorpion se complaît sous les pierres ou dans les détritus des vieux troncs vermoulus. La nature a placé l’appareil venimeux de cet insecte à l’extrémité de sa queue, pour caractériser la lâcheté de l’insulteur anonyme, qui frappe par derrière et se cache aussitôt. On a vu des scorpions se piquer eux-mêmes et se donner la mort dans un accès de rage [...] allopathique [6], conclut-il.

O Correio da Tarde du 29 janvier 1848 annonce le départ du port de Rio de Janeiro du navire français « Normandie » à destination de Marseille. En plus de sa cargaison, il transporte des passagers français : Pousseur et son épouse, Adrienne Bounyol et Joào Francisco Buchelé [sic].

Est-t-il en contact avec l’École sociétaire après son retour en France ? On retrouve un Buchlé, médecin, 5 boulevard Magenta à Paris, dans un répertoire d’adresses de la librairie des Sciences sociales, « répertoire Noirot » établi à partir des années 1850 [7]. Le 14 mai 1868, à Paris, ce médecin [8] né vers 1823 est avec Élie Reclus, témoin du mariage de Jules Marie Gustave Prat, avocat, 3 rue des Moines à Paris et Anne-Antoinette Marie de Sadous. Les noms de Reclus (Élie ou Élisée) et de Prat sont également inscrits dans le répertoire Noirot [9].
Ce médecin est homéopathe. Son nom apparaît parmi les médecins parisiens à partir de 1851. Il est d’abord établi 30 rue Bourbon-Villeneuve à Paris [10]. Il est actif dans le milieu protestant et est signalé comme médecin homéopathe offrant ses services aux Œuvres des familles ou Dizaines de l’Église réformée de Paris [11]. Il [12] décède le 11 octobre 1883 à Paris. Il est célibataire et né à Paris. La fiche du dossier de succession est établie au prénom de Jean-François. S’agit-il de Buchlé, colon du Sahy ?