Décédé en juillet 1841. Probablement domicilié à Paris. Menuisier ou tapissier. Membre du groupe du Nouveau Monde.
Jean Witfeld est mentionné en janvier 1841 parmi les « Travailleurs de l’École phalanstérienne » [1]. Il est « fabricant de tierces, bâtons, fantaisies en bois des îles, châssis, baldaquins et ornement en tapisserie ». Aucune adresse n’est mentionnée mais tous les autres travailleurs cités sont domiciliés à Paris.
En août 1841, Le Nouveau Monde signale son décès récent [2]. Il le présente comme un « honnête travailleur » et un « ouvrier modèle »
Il a rempli tous les devoirs que lui imposaient la religion et la société. Il était laborieux et sobre. Bon père, il a veillé avec soin à l’éducation de ses enfants ; bon mari, il offrait à la femme qu’il aimait, aide et appui ; bon citoyen, il était prêt à faire le sacrifice de ses jours pour défendre l’indépendance et la gloire de son pays. Économe, il ne dépensait pas un sou inutilement. Mais les 6 francs qu’il gagnait en travaillant douze heures par jour, suffisaient à peine au soutien de ses quatre enfants, de sa femme et de sa vieille mère. Enfin la fatigue a brisé son corps, il a succombé, l’outil en main, en laissant 15 francs, pour tout héritage, à six personnes dont il était la providence.
Aux obsèques de Witfeld, son condisciple Eugène Stourm prononce un discours dans lequel il fait l’éloge du défunt :
cet honorable producteur avait compris que le monde social aspirait vers de meilleures destinées ; il connaissait mieux que bien des docteurs le remède à nos maux ; il avait lu la théorie du grand régénérateur, et son âme de prolétaire en avait saisi toute la sublimité. Jean Witfeld est mort disciple de Charles Fourier ! […]Ses compagnons de travail l’ont plus d’une fois entendu déplorer la lenteur de la transformation sociale que nous désirons tous ; il avait hâte de voir lever le grand jour de justice, le soleil de vérité ; il lui tardait d’assister à l’anéantissement de toute exploitation, et surtout de celle qui pèse si odieusement sur les hommes de peine et de labeur [3].
[1] Le Premier Phalanstère, 15 janvier 1841. Son nom est orthographié Widfeld.
[2] Le Premier Phalanstère du 15 août 1841 mentionne aussi le décès de Jean Witfeld, sans apporter d’informations nouvelles.
[3] Le Nouveau Monde, 1er août 1841, n°7.
Sources :
Le Nouveau Monde, 1er août 1841, n°7.
Le Premier Phalanstère, 15 janvier et 15 août 1841.
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