Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Bichet, Jean-Louis, dit Jules
Article mis en ligne le 17 septembre 2019
dernière modification le 11 juillet 2021

par Desmars, Bernard

Né le 14 avril 1822 à Besançon (Doubs). Fabricant en horlogerie, conseiller municipal de Besançon. Membre du groupe phalanstérien de Besançon, abonné aux périodiques fouriéristes.

Le père de Jules Bichet est un marchand, titulaire de deux brevets d’invention délivrés en 1845 et 1849, pour un « système de charrue », puis d’un troisième brevet pour « une machine à presser le foin et la paille » accordé en 1859 [1]. Jules est déjà membre de l’École sociétaire sous la Deuxième République ; il figure sur une liste du groupe phalanstérien de Besançon établie par Just Muiron en 1850 [2].

Lors du recensement de 1856, Jules Bichet vit chez ses parents ; son père est alors rentier, tandis que ses deux frères sont comme lui « horlogers ». Il se marie en 1858 avec Louise Gondelfinger, de Seloncourt, près de Montbéliard. Son épouse est la fille de Georges Gondelfinger, qui dirige une entreprise de 40 ouvriers fabriquant des « ébauches et pignons de montres » [3]. Jules Bichet s’associe avec son beau-père pour créer une société horlogère qui a son siège à Besançon, mais dont une unité de production se situe à Seloncourt. Les deux hommes obtiennent deux brevets, en 1862 pour un « système de fabrication des ébauches et mouvements de montres » ; en 1865 pour « un mécanisme de remontoir ou pendant applicable à toute montre à ancre ou à cylindres » [4].

La maison Bichet et Gondelfinger expose des « spécimens de pignons et de roues » à l’Exposition universelle de Londres en 1862 [5]. À cette occasion, le quotidien La Presse souligne l’utilisation de machines dans les ateliers des deux associés, ce qui permet d’abaisser les coûts des montres et de rendre celles-ci accessibles à un plus grand nombre :

Les produits qui en résultent prennent le nom d’horlogerie populaire et se vendent, dit-on, à des prix fabuleusement bas, ce qui n’empêche pas la maison de les garantir.

Comment ce double avantage est-il acquis au public ? L’application des outils-machines à la fabrication de l’ébauche et aux diverses parties du travail de la montre permet à MM. Gondelfinger et Bichet de faire marcher une montre une heure après l’extraction des pièces de la matière brute. L’uniformité de ces pièces, si nombreuses et si variées d’ailleurs, est telle que, sans ajustage préalable on finit une montre subitement [6].

En 1867, Bichet s’abonne à La Science sociale, le nouveau périodique fouriériste [7]. Dans les années 1870, Ledoux, le correspondant bisontin de l’École sociétaire, le mentionne régulièrement parmi les membres du groupe phalanstérien de Besançon qui s’abonnent par son intermédiaire au Bulletin du mouvement social [8].

L’entreprise Goldfinger et Bichet participe aussi à l’Exposition universelle de Paris en 1878, où elle reçoit une médaille d’argent [9]. Elle dépose encore une demande de brevet en février 1882 [10]. Elle est dissoute peu après : en 1884, une publicité signale l’entreprise de J.-L. Bichet, « ancienne maison Gondelfinger et Bichet » [11].

Jules Bichet est l’un des fondateurs au printemps 1877 de la chambre syndicale des fabricants d’horlogerie à Besançon, dont il est vice-président avant d’en démissionner en 1879 [12]. Il fait partie de la commission administrative de l’École municipale d’horlogerie de Besançon [13]. Par ailleurs, il est membre de la Société libre d’émulation du Doubs [14]. Dans les années 1870, il siège au conseil municipal de Besançon. Il est encore présent sur les listes électorales de Besançon en 1895 [15] ; il est alors rentier et demeure 7, rue de la Mouillère.