Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Brunet, Alphonse
Article mis en ligne le 18 septembre 2018

par Desmars, Bernard

Né le 3 novembre 1823 au Grand-Abergement (Ain), décédé le 8 avril 1894 à Oran (Algérie). Restaurateur, puis agriculteur, propriétaire. Actionnaire et directeur de l’Union agricole d’Afrique, puis des Orphelinats agricoles d’Algérie à Saint-Denis-du-Sig.

Alphonse Brunet est le fils d’un propriétaire-cultivateur de l’Ain. Au début des années 1850, il vit à Mascara (Algérie) où il est restaurateur. Il épouse en 1853 Henriette Joséphine Borgé, fille d’un tailleur, née à Metz où ses parents continuent à demeurer, tandis qu’elle-même réside aussi à Mascara.

Quelques années plus tard, Alphonse Brunet est propriétaire à Saint-Denis-du-Sig. Il apparaît en 1869 sur la liste des actionnaires de l’Union agricole d’Afrique, une exploitation créée par des fouriéristes lyonnais à la fin de la monarchie de Juillet [1]. En 1878, la situation financière de l’entreprise est très mauvaise ; le directeur de l’Union, Félix Battanchon est licencié par le conseil d’administration ; Alphonse Brunet le remplace à partir du 1er janvier 1879 [2]. Par ailleurs, il est nommé en 1880 adjoint au maire de Saint-Denis [3].

Au début des années 1880, Henri Couturier, membre du conseil d’administration de l’Union agricole crée avec certains de ses condisciples, mais aussi avec des non-fouriéristes, les Orphelinats agricoles d’Algérie, une société ayant pour objectif la formation d’une main d’œuvre adaptée aux conditions spécifiques (sol, climat, etc.) de l’Algérie. Brunet est l’un des membres de cette société qui prévoit la création de plusieurs établissements en Algérie. Le premier est ouvert à Saint-Denis du Sig, la société des Orphelinats louant les locaux et une partie des terres de l’Union agricole d’Afrique [4]. Brunet en est le directeur ; il est chargé d’accueillir les enfants, d’abord dans son propre logement, avant que les bâtiments de l’Union ne soient adaptés à leur nouvelle fonction. L’établissement ayant pour but de donner aux orphelins une instruction générale – assurée par une institutrice – et plus spécifiquement de les préparer au travail de la terre, Brunet est chargé de leur formation agricole, tandis que son épouse donne des cours de chant [5].

L’existence de cet orphelinat est cependant chaotique. Les services de l’assistance publique du département d’Oran se plaignent des conditions d’hébergement des orphelins. Henriette Joséphine Borgé décède en 1886. Alphonse Brunet se remarie en 1887 ; peu après, il démissionne de ses fonctions. D’après le conseil d’administration de l’Union agricole,

il paraîtrait que M. Brunet, qui cumulait la gérance de l’Union et la direction des Orphelinats avec d’autres affaires personnelles, était loin de tenir ses comptes avec la rigueur qu’on aurait dû attendre d’un homme si diversement occupé. Bien au contraire, les écritures de ses multiples entreprises étaient tellement enchevêtrées, que le résultat était à peu près le même que s’il n’en avait pas existé. […] Nous croyons devoir déplorer ici son désordre indiscutable puisqu’il a porté le plus grand préjudice aux affaires de l’Union [6].

Brunet quitte Saint-Denis-du-Sig et s’installe dans la banlieue d’Oran, à Sainte-Barbe-du-Tlélat. Il est adjoint, puis maire de cette commune et fait chevalier du Mérite agricole quelques mois avant son décès [7].