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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Rommier, (Charles) Alphonse
Article mis en ligne le 5 septembre 2018
dernière modification le 10 septembre 2018

par Desmars, Bernard

Né le 9 novembre 1825 au Vaudoué (Seine-et-Marne), décédé le 29 décembre à Paris (Seine), 6e arrondissement. Chimiste, auteur de travaux sur le phylloxera. Collaborateur de la Revue moderne  ; actionnaire de la Librairie des sciences sociales.

Alphonse Rommier est le fils d’un notaire. En 1857, quelques fouriéristes, emmenés par Charles Sauvestre créent la Revue moderne dont ils veulent au départ faire un organe s’intéressant aux questions économiques et sociales, mais qui doit finalement, sur les ordres du pouvoir, se limiter à des articles littéraires et scientifiques [1]. Alphonse Rommier est annoncé comme l’un de ses principaux collaborateurs. Il y publie un article « sur la fixation des matières organiques par les plantes » [2]. Il est en effet un spécialiste de la chimie. Dès 1860, il présente des travaux devant l’Académie des sciences. La même année, il adhère à la Société chimique de Paris. Il fait alors des recherches sur la xylindéine (un pigment qui colore le bois) ainsi que sur le camphre [3] et les huiles de houille [4].

Au milieu des années 1860, François Barrier et Jean-Baptiste Noirot s’efforcent de réorganiser l’École sociétaire ; ils rétablissent la tradition des banquets du 7 avril célébrant la naissance de Fourier ; Rommier y assiste en 1866 [5]. Cette même année, ils créent une nouvelle société qui exploite la Librairie des sciences sociales, puis, qui publie La Science sociale (1867-1870). Rommier apporte 500 francs au capital de la société en commandite ; il fait partie de son conseil de surveillance [6] ; il conserve ses actions quand cette société est transformée en société anonyme, dans l’hiver 1869-1870 [7].

La crise du phylloxera

Dans les années 1870, il semble s’éloigner du mouvement fouriériste ; s’il assiste à une assemblée générale des actionnaires en 1875, il ne figure pas sur les listes de souscripteurs qui apportent leur soutien financier à la fin de la décennie pour assurer la survie de la Librairie des sciences sociales, très déficitaire ; il n’est pas mentionné parmi les convives des banquets qui continuent à se tenir chaque 7 avril.

Il adhère à la Société française de physique dès sa création (1873). Mais il consacre désormais l’essentiel de ses travaux scientifiques au phylloxera et à des études concernant le vin et les eaux-de-vie.

Dans le cadre de la lutte contre le phylloxera, il est associé aux recherches menées par l’agronome et chimiste Joseph Thénard (ou baron Thénard) [8] ; il est aussi délégué par l’Académie des sciences pour visiter les vignobles de différentes régions et pour effectuer des expériences ; il est encore soutenu par la Société des agriculteurs de France. Il publie des brochures et de nombreux articles et notes dans des publications scientifiques ainsi que dans des périodiques agricoles et surtout viticoles.

Ses études dépassent le cadre de la lutte contre le phylloxera ; en 1888 et 1890, il obtient des brevets sur la « fabrication des vins et eaux-de-vie de raisin sec au moyen de la levure de vin ellipsoïdale pacifiée par des cultures » et la « manière de communiquer le bouquet d’un vin de qualité à un vin commun en changeant la levure qui le fait fermenter » [9].

Il n’entretient pas de relations avec le nouveau groupe fouriériste constitué vers 1885-1886 et organisé autour de La Rénovation qui ne mentionne pas son décès.