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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Soulier-Valbert, Félicien
Article mis en ligne le 6 octobre 2016
dernière modification le 8 décembre 2016

par Desmars, Bernard

Né le 25 juillet 1885 à Aurillac (Cantal). Interprète, puis chef de service au Bureau International du Travail (BIT) ; publiciste ; homme de radio. Principal acteur de la tentative de reconstitution de l’Ecole Sociétaire Expérimentale entre 1927 et 1930.

Félicien Soulier-Valbert est le fils d’un enseignant de l’École normale d’instituteur du Cantal. Après ses études secondaires, il s’inscrit à l’École des langues orientales (Paris) qu’il fréquente de l’année 1905-1906 à l’année 1907-1908 ; il suit des cours de chinois pendant un semestre et d’hindoustani pendant six semestres. Il obtient un diplôme d’hindoustani en décembre 1908 [1]. Il se marie en 1912 à Londres [2].

Il arrive tardivement dans le mouvement fouriériste. Il participe certes à la tentative d’implantation à Tahiti de René Vachon, de l’École Sociétaire Expérimentale, en 1908-1910. Cependant, lui-même reste à Paris afin de faire connaître le projet, de collecter des fonds et d’organiser les départs. Et sa participation à cette

La Vie coloniale, n°84, 1er septembre 1909.

action semble surtout motivée par l’intérêt qu’il éprouve pour ces terres lointaines (il est l’auteur d’un ouvrage sur la Polynésie) ; en tout cas, son nom n’est jamais mentionné dans les manifestations et publications fouriéristes avant 1914.

Au début des années 1920, il travaille au Bureau International du Travail, à Genève ; il est d’abord interprète (français-anglais), avec une fâcheuse tendance à oublier les négations : des membres ayant exprimé leur désaccord (« je n’accepte pas… ») voient ainsi leur propos traduits en approbation (« j’accepte… ») [3].

On le retrouve en 1929-1930 en tant que principal animateur de l’Ecole Sociétaire Expérimentale, qu’il essaie de ranimer avec René Vachon, et dont il est nommé secrétaire général. Dans L’Association ouvrière, il publie plusieurs articles présentant les activités de l’ESE et rappelant – avec quelques erreurs – l’histoire du mouvement sociétaire. Il prononce des conférences dans diverses institutions (Collège libre des sciences sociales, Musée pédagogique), avec la volonté de montrer l’actualité des idées fouriéristes ; il considère que la France est entrée, avec la loi sur les assurances sociales ou avec les constructions des Habitations à Bon Marché (HBM), dans la phase garantiste annoncée par Fourier, et que les conditions sont désormais plus favorables pour la réalisation d’un essai phalanstérien qu’elles ne l’étaient à l’époque de Fourier.

Le 7 avril 1930, il organise un banquet pour célébrer l’anniversaire de la naissance de Fourier, renouant avec une tradition commencée en 1838 et seulement interrompue pendant une partie du Second Empire et à la suite de la Première Guerre mondiale. Cette manifestation fait l’objet d’un compte rendu sur les ondes de Radio Tour Eiffel.

Soulier-Valbert est en effet un homme de radio : il y fait des émissions ; il en parle lors de congrès et de conférences, et il s’efforce d’en promouvoir l’expansion dans des articles (il rédige des textes pour le périodique L’Antenne). Il continue par ailleurs à s’intéresser à la colonisation et collabore à La Gazette coloniale. Il parvient d’ailleurs à associer ces deux centres d’intérêt, en tant que secrétaire général du Comité français de radiodiffusion coloniale, et en luttant pour une meilleure diffusion des programmes métropolitains dans les colonies et la réalisation d’émissions par les colonies elles-mêmes [4].

Son nom est encore mentionné dans les programmes de Radio-Paris en 1938, pour une émission sur « les vieilles colonies » [5].