Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Philippon, Maxime
Article mis en ligne le 20 décembre 2012

par Desmars, Bernard

Né le 29 mai 1873, à Fontguenand (Indre), décédé le 18 mars 1943 à Anduze (Gard). Conducteur, puis ingénieur des travaux de la Ville de Paris. Membre de l’Ecole Sociétaire Expérimentale. Fondateur d’une coopérative de production ayant pour nom Le Phalanstère.

Après l’école primaire élémentaire, Maxime Philippon fréquente l’école primaire supérieure à Bourges jusqu’à l’âge de 17 ans ; il entre en 1890 au service de la voierie, dans la même ville. En 1894, il s’engage dans l’armée et sert dans le génie ; il y reste jusqu’en 1898. Après avoir quitté l’armée, il passe un concours qui lui permet d’entrer dans le personnel de la Ville de Paris, comme auxiliaire de deuxième classe, pour la voie publique et l’éclairage. Il devient ensuite piqueur, puis conducteur (1900). Il se marie en 1902 et demeure alors à Saint-Maur [1].

Maxime Philippon est mobilisé dès août 1914, dans le génie. Il effectue pendant un certain temps des recherches pour la mise au point d’un « appareil de [son] invention » pour lequel il dit avoir engagé ses propres économies ; en juin 1917, il rejoint une unité combattante. Malade ou blessé, il séjourne dans un hôpital à partir d’octobre 1917, puis obtient un congé de convalescence de novembre 1917 à avril 1918. Il est totalement libéré de l’armée en janvier 1919. Il est lieutenant de réserve, attaché au service de l’aviation.

Devenu sous-ingénieur municipal en 1917, il est promu ingénieur des travaux publics de la ville de Paris en 1921. Il travaille au bureau d’étude du service de distribution des eaux, où il est chef de projet. Ayant divorcé, il se remarie en 1924 ; il est père de six enfants, issus des deux unions. Il demeure désormais à Paris, rue de Vanves, dans le XIVe arrondissement.

Dans les notices remplies par ses supérieurs, Philippon est décrit comme un employé compétent et zélé, possédant un « esprit fertile » apte en particulier pour « les études et les projets ». Toutefois, dès les environs de 1910, mais surtout dans les années 1920, on souligne ses ennuis de santé (il souffre d’une bronchite chronique) qui l’obligent à interrompre fréquemment son activité afin de séjourner à la campagne. En 1928 et 1929, la maladie s’aggrave, son état est décrit comme « très mauvais » et il enchaîne les congés maladies. En avril 1930, sur sa demande, fortement appuyée par sa hiérarchie, il est mis à la retraite.

Pendant cette période, l’on n’a pas d’informations précise sur ses opinons et ses engagements politiques. Cependant, dans son dossier professionnel, une note non datée et non signée indique qu’ « à raison des relations de M. Philippon dans les milieux anarchistes, l’on s’est beaucoup occupé de lui lors de l’attentat du roi d’Espagne », sans doute celui de 1905, rue de Rivoli.

Durant la guerre, Maxime Philippon fonde « Le Phalanstère. Association ouvrière de construction mécanique », définitivement constituée en août 1918 ; il s’agit d’une société anonyme, dont il préside le conseil d’administration ; l’un des associés apporte son atelier de mécanique [2].

Il fait partie de la Société des Amis de Charles Fourier [3]. Et en 1930, il participe au banquet du 7 avril organisée par l’Ecole Sociétaire Expérimentale ; il explique alors qu’il envisage « sur ses domaines du Tarn l’installation d’artisans mutilés, chargés de servir de moniteurs aux stagiaires désireux de s’initier à la vie rurale en collectivités sériaires » [4].